C. C. ADCOCK

(1971 -)

Chanteur - Guitariste

Rock

1971

Naissance de Charles Clinton Adcock, à Lafayette, en Louisiane.

1985 – 1989

Dès l’âge de 14 ans, il se produit dans tout le sud de la Louisiane avec un groupe d’adolescents, Boogie Chillun. Quand le groupe ne joue as, il utilise la sono pour organiser les soirées du lycée et passer les tubes new wave de l’époque. A la fin de ces soirées, il profite souvent du peu de contrôle de l’âge à l’entrée des clubs pour aller dans les clubs noirs de zydeco ou au Grant St. Dancehall pour écouter des musiciens comme John Lee Hooker, The Fabulous Thunderbirds ou Stevie Vaughan alos avec Triple Threat.

1989 – 1993

Le lycée terminé, C.C. file à Hollywood. Malgré une scène ‘glam metal’ qu’il déteste, il reste car …il y a tellement de jolies filles ! Il joue dans des orchestres de blues et s’aperçoit bien vite qu’il trouve plus facilement des engagements grâce à ses origines et ses relations louisianaises.  Il traîne souvent sur le Sunset Strip avec son copain d’enfance, Lil’ Doyle –Doyle Bramhall II, qui jouera plus tard dans le groupe d’Eric Clapton). A force, il se produit avec tout le gratin de la musique « roots » de L.A. et devient accompagnateur de Bo Diddley. Finalement, par l’intermédiaire de David Hidalgo, le chanteur de Los Lobos, il apprend que Buckwheat Zydeco est à la recherche d’un guitariste. Il se rend bien compte alors qu’il s’agit encore d’un artiste louisianais, et il se dit qu’il ferait certainement mieux de rentrer à la maison pour jouer avec les musiciens qu’il connaît et qu’il aime. Après un an passé en tournée avec Buckwheat Zydeco, le mal du pays et l’envie d’enregistrer ses propres chansons le décident à rentrer en Louisiane.

1993 – 1995

De retour à Lafayette, et tout en recherchant des engagements comme guitariste, C.C. commence à enregistrer des démos. Il les fera écouter à son ami producteur Tarka Cordell, un anglais rencontré à Hollywood. Cordell l’aida à terminer les chansons et les emmena à New York afin de les faire écouter à son père. Le père en question s’avéra être le célèbre producteur et directeur artistique Denny Cordell, fondateur de Shelter Records. Cordell, qui travaillait pour Island Records, écouta les bandes et décida de signer Adcock sur le label. Grâce aux Cordell, il eut tous les moyens pour produire sa musique. Ils enregistrèrent des compositions originales, mais aussi quelques reprises : Bobby Charles, Bo Diddley, Art Neville, Cookie & The Cupcakes et Arthur Alexander. Il mit à contribution certains de ses héros comme Tommy McLain et les batteurs Warren storm rt Clarence ‘Jockey’ Etienne. Après la sortie du disque (cité comme l’un de ses préférés par Nick Lowe !), Adcock prit la route en première partie de Jimmie Vaughan et Melissa Etheridge.

Malheureusement, en 1995, avant d’avoir pu enregistrer une suite à ce premier disque, le décès soudain de Denny Cordell (d’un lymphome) mit un terme à a sa collaboration avec Island. C.C. Adcock persista un moment mais, sans le soutien de Cordell, il fut tout simplement mit à la porte. C’est à cette époque qu’il forma le Cowboy Stew Blues Revue avec Paul « Lil’ Buck » Sinegal, l’ancien guitariste de Clifton Chenier. Et, entre autres, le fils et le cousin de King Karl, une autre légende de la musique louisianaise. Il va alors lui donner un coup de main, ainsi qu’à Guitar Gable, à qui il propose de faire des jam sessions avec son groupe. L’aboutissement sera une participation au Festival International de Lafayette, en 1995.

1995 – 2000

Pour Adcock  la chance allait tourner : Jack Nitzsche, le légendaire producteur, alors plus ou moins retiré de la scène rock, entendit l’album lors d’une soirée. Il passa le reste de la nuit à écouter le disque en boucle en griffonnant des notes sur le livret. A l’aube, il était résolu à produire à nouveau un disque de rock…ce coup-ci avec C.C. Adcock. Les deux hommes devinrent inséparables. Ils allèrent ensemble à Mexico pour écrire et choisir des chansons, et passèrent des heures en studio. Cette période fut très bénéfique au jeune musicien qui apprit énormément de l’immense Nitzsche.

C’est aussi à cette époque qu’avec Steve Riley, il va mettre sur pied le « supergroup » Lil’ Band O’Gold avec une impressionnante liste de célébrités locales, dont le pilier est le chanteur et batteur Warren Storm. Sa motivation première était de monter un groupe de scène avec lequel il pourrait parcourir la région (la Gulf Coast). Un album, enregistré fin 1999 et début 2000, est publié en 2000.

2000 – 2004

Mais le décès de Jack Nitzsche (d’une crise cardiaque) la même année le marque fortement. Toutefois, en 2001, le titre Castin’ My Spell, fait avec Nitzsche, est publié sur la compilation Young Guitar Slingers – Texas Blues Evolution par Antone’s Records. Il laisse provisoirement son travail solo pour se consacrer à faire de la musique avec ses amis, Lil’ Band O’Gold et Cowboy Stew Blues Revue. Il produit également deux albums de Steve Riley & The Mamou Playboys, injectant une bonne dose de rock dans le répertoire cajun du groupe (voir Pointe Aux Chênes sur l’album Happytown de 2001). Il continue également à aider les anciens, permettant à Guitar Gable & The Musical Kings featuring King Karl de participer au fameux Ponderosa Stomp de New Orleans en 2002, 2003 et 2004. Lui-même y joue, avec un groupe appelé pour l’occasion C.C. Adckock and the Mau Mau Playboys avec lequel chantent des gens comme Warren Storm, Gene Terry, Johnny Allan, Tommy McLain et Roy ‘Boogie Boy’ Perkins dans une prestation dénommée Swamp Pop Extravaganza !

2004 –

Cette année-là, il se décide enfin à sortir un deuxième disque. Pour cela, il dut retravailler tout le matériel accumulé avec les années dans ses diverses collaborations. Aidé de Tarka Cordell et du producteur/ingénieur du son néo-orléanais Mike (aka ‘Mic’) Napolitano, il finit par mettre la touche finale aux dix titres qui constituent Lafayette Marquis.

Depuis, C.C. Adcock poursuit l’aventure Lil’ Band O’Gold et donne toujours un coup de main aux légendes du Swamp Pop (voir le Swamp Pop Summit lors du New Orleans Jazz & Heritage Festival de 2005).

Bien entendu, avec son nouveau groupe Lafayette Marquis, il sillonne les scènes qui veulent bien l’accueillir pour faire partager sa musique.

« Ce qui est super de vivre ici [en Louisiane], c’est que vous pouvez aller frapper à une porte et retrouver tous vos héros ; vous pouvez même former un groupe et jouer avec eux, ce qui est doublement super ! » Ainsi s’exprime C.C. Adcock qui, bien que ne se considérant pas comme un artiste de Swamp Pop, n’en demeure pas moins comme l’un de ses plus grands défenseurs et promoteurs. Sa musique fait souvent appel à l’expérimentation, et le mélange avec la tradition fait de lui un musicien fascinant, un peu à part dans la musique louisianaise.

Discographie

C. C. Adcock

Island

1994

House Rocker (Ré-édition de l’album de 1994)

Evangeline

2000

Lafayette Marquis

Yep Roc

2004

Swamp Pop Summit

Munckmusic.com (CD-R)

2005

Mon choix : Lafayette Marquis (Y'all'd Think She'd Be Good 2 Me / Stealin' All Day / All 4 the Betta / Blaksnak Bite / Runaway Life / Loaded Gun / Love N' Gold / Slangshotz N'Boom-R-Angz / I L♣ve You / Between the Lies)

Superbe disque de rock ! Très personnel et très bien produit, cet album est un événement : dix ans après son premier disque, C.C. Adcock revient avec un rock brut et magnifique, à l’image du bonhomme. A écouter, ne serait-ce que pour sa version de Slangshotz N’Boom-R-Angz… à comparer avec celle de David Egan, le co-auteur !