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Fernest
ARCENEAUX (1940 – 2008) |
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Accordéoniste –
Chanteur |
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Zydeco |
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27/08/1940 |
Naissance
de Fernest Arceneaux, à Carencro en Louisiane, dans une famille de métayers. Son
père, Ferdinand Arceneaux, bien que très bon
musicien dut renoncer à la musique pour subvenir aux besoins de sa grande
famille. En effet, Fernest a cinq frères et cinq
sœurs ! |
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1646
- 1952 |
Il
commence la musique dès l’âge de six ans en s’initiant à l’accordéon cajun et
à la guitare. Pour cela, il emprunte d’abord l’accordéon de son beau-frère et
apprend à jouer en copiant son père. Il sait ainsi très tôt ce qu’il veut
faire plus tard et ne voit plus beacoup d’intérêt à
aller à l’école. En fait, toute sa famille et son entourage a toujours été
très concernée par la musique, notamment par l’émergence du R’n’B de New Orleans, ce qui se
traduit par les nombreux ‘bœufs’ informels qui se tiennent régulièrement sur
le porche de l’arrière de la maison familiale. En fait, cette maison était
devenue le lieu de réunion de pas mal de gens, attirés par la bière que
brassait sa sœur, soi-disant la meilleure du coin ! Des musiciens
renommés comme Clifton Chenier, Rockin’
Dopsie et Hiram Sampy y
venaient tout le temps goûter sa production et …jouer pour les personnes
présentes. Bien entendu, Fernest profite de la
présence de ces maîtres ! |
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1652
– 1976 |
Il
débute réellement en accompagnant son père lors de soirées privées.
Cependant, ce n’est qu’en 1952, après le décès de sa mère, qu’il fait ses
débuts professionnels dans un club de la région. À cette époque – il a alors
vingt-deux ans – ce n’était pas à la mode de jouer les vieilles chansons
traditionnelles que jouait son père. Il joue alors le R’n’B
et le R’n’R de l’époque, passant à la guitare en
tant que leader d’un groupe qui comprenait deux batteurs. C’est à cause du
son produit par cette formation que le groupe acquit le nom de Fernest and the Thunders, nom
qu’il adopta. Le groupe devient une grosse attraction locale. Pendant plus de
vingt ans, Fernest and the Thunders
écument tous les clubs et les salles de la région, malheureusement sans
jamais avoir l’opportunité d’enregistrer. |
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1976
– 1980 |
Ce
n’est que vers le milieu des années 70 que Clifton Chenier,
alors sur le devant de la scène grâce à Chris Strachwitz, lui suggéra de se
remettre à l’accordéon. C’est donc en tant que leader d’un groupe de Zydeco
qu’il fut contacté par Jay D. Miller, le célèbre producteur de Crowley,
patron du label Blues Unlimited. Cette
collaboration va se concrétiser par huit singles de reprises de R’n’B (Mustang
Sally, Send
Me Some Lovin', par
exemple) ou de tubes locaux,
comme le Irene de King Karl, et un superbe
album, devenu depuis assez difficile à dénicher ! Fernest possède alors un orchestra de rêve avec le
superbe guitariste Chester Chevalier, le bassiste Peter Helaire,
son frère Dalton au frottoir et l’illustre Clarence "Jockey"
Etienne à la batterie. Dès 1976, Jay D. Miller avait négocié un
contrat avec le label anglais Flyright pour
rééditer son catalogue. C’est ainsi que neuf titres de cette époque seront
édités sur diverses compilations entre 1976 et 1991 (LP 539, 1978, quatre
titres ; LP 600, 1984, un titre ; LP 632, 1989, quatre
titres ; CD 36, 1991, neuf titres). En 1977, c’est encore une fois de
plus Clifton Chenier qui va lui donner un coup de
main. Contraint de refuser un bon contrat pour une tournée européenne, il
propose à Fernest Arceneaux
de le remplacer. À cette époque, bien qu’il chante sur certains titres, il
utilise surtout les chanteurs Kathryn Ervin (Kat de Kat & The Kittens), Bobby Price et Gene Morris. Mais ces derniers
ayant également un travail régulier, ils ne peuvent pas partir en tournée. Fernest est alors contraint d’apprendre à chanter
lui-même tout son répertoire ! Finalement, c’est à partir de 1978, grâce
à l’action du journaliste et musicologue belge Robert Sacré, qu’il va devenir
un visiteur régulier du vieux continent. Ce dernier le présente à Rolf
Schubert, un impresario réputé de Cologne qui va lui permettre de sillonner
l’Europe à de multiples reprises. C’est lors d’une de ces tournées qu’il
enregistre en 1980 l’album Live+Well, publié
la même année sur Ornament. En 1980, Blues Unlimited publie Zydeco Boogoloo,
une reprise du Boo-Ga-Loo du duo Tom & Jerrio de 1965. Ce titre est rapidement un succès dans
tout le sud-ouest de la Louisiane et deviendra sa signature musicale jusqu’à
la fin de sa vie. |
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1981
– 1987 |
En
1981, lors d’un passage en Angleterre, Fernest Arceneaux a l’occasion d’enregistrer pour JSP, le label
de John Stedman. Deux LPs
seront publiés, Zydeco Stomp en 1981, puis From The Heart
Of The Bayous deux ans plus tard. Sur ces enregistrements, c’est le
bassiste Victor Walker, récemment engagé, qui chante. Mais Fernest sera contraint de reprendre le chant suite au
décès de Walker, tué par balle à Lafayette peu de temps après. En 1985, c’est
pour le producteur Shelton Skerrit de Lafayette qu’est publié Zydeco Thunder sur le label Greybeard
Records. Deux ans plus tard, en 1987, c’est à nouveau en Europe, à Cologne,
qu’il enregistre son dernier disque européen, Gumbo
Special, pour Schubert et son label éponyme. |
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1988
– 1993 |
La
fin des années 80 va s’avérer difficile pour Fernest
Arceneaux. En effet, Jockey Etienne et Chester Chevalier le quittent pour former the Creole Zydeco Farmers avec les
frères accordéonistes Murphy et Joe Richard, et le bassiste Morris Francis.
Et surtout, peu de temps après, il est victime d’un accident de la route et
une blessure invalidante à la hanche va fortement limiter sa mobilité. Malgré
une éprouvante période de convalescence, il sera longtemps contraint de se
produire en restant assis. |
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1993
– 2007 |
Le
bout du tunnel va intervenir en novembre 1993 lorsque Warren Hildebrand, le
patron de Mardi Gras Records, lui propose d’enregistrer un disque avec la
crème des musiciens de zydeco issus des deux plus grands groupes de ce
style : le guitariste Paul
"Lil' Buck" Sinegal,
le sax ténor John Hart, tous les deux ex Red Hot Louisiana
Band de Clifton Chenier, et Rockin'
Dopsie Jr. au frottoir, Joseph Edwards à la
batterie et Alonzo Johnson à la basse, les piliers du groupe de Rockin' Dopsie. Enregistré au
studio Ultrasonic par David Farrell et produit par
Jerry Embree, le disque deviendra une référence,
considéré par beaucoup comme une pièce maîtresse du zydeco. Le single publié
dans la foulée (Mardi Gras 204) fera le bonheur des amateurs de juke-box du Sud-Ouest de la Louisiane ! En 1994, Fernest Arceneaux avait
retrouvé le haut du pavé participant à de multiples festivals, notamment sur
la côte ouest des États-Unis. Il se remet à voyager énormément, que ce soit
dans son pays (Floride, Mississippi, Maryland, Pennsylvanie) ou à l’étranger
(Canada, Australie, France, à Villeneuve sur Lot en juillet 1995 notamment).
Son groupe se compose alors de Charles Goodman à la basse, Mike Taylor (le
frère de Jude) à la guitare, son frère Dalton "Poppa"
Arceneaux au frottoir, Ivory
Broussard au sax ténor, et Shane Bernard à la batterie plus tard remplacé par
Nate Jolivette. Toujours très actif, Fernest enregistre un dernier opus pour Mard Gras en 2000, le bien nommé Old
School Zydeco, dans lequel il reprend des
classiques du répertoire Cajun/Zydeco comme Hippy Ti Yo,
Big Mamou, Joe Pete A Deux Femmes ou
J'ai Passe Devant Ta Porte. Jusqu’en 2007 Fernest
Arceneaux continuera à se produire dans des clubs
comme El Sid O's à Lafayette et Rock n' Bowl à
New Orleans. En mars de cette année, il retrouvera
même Jockey Etienne au Ogden Museum
à New Orleans, dans le cadre des "Ogden After Hours Series",
où plusieurs artistes louisianais de renom sont invités. Il fera également
sensation lors du Ponderosa Stomp
annuel. |
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04/09/2008 |
Décès
de Fernest Arceneaux, à
Lafayette en Louisiane, des suites d’un diabète. Il a 68 ans. |
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Surnommé « The New Prince of the Accordion”
grâce à sa virtuosité, Fernest Arceneaux
fut un des géants du Zydeco. Fidèle à son mentor, Clifton Chenier,
il excellait dans un ‘old school’
zydeco de qualité, issu du blues et chanté en français, initialement désigné
par les termes ‘La La Music’ ou ‘La Musique Creole’
et joué dans les soirées privées des campagnes louisianaises. Pour beaucoup,
il a sa place juste après le Roi Clifton Chenier ! |
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Discographie |
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Fernest & The
Thunders |
Blues Unlimited |
1979 |
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Live+well |
Ornament |
1980 |
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Zydeco Stomp (réédité 3 fois en CD avec, en plus, huit des dix
titres de l’album de 1983) |
JSP |
1981 |
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From The Heart Of The Bayous |
JSP |
1983 |
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Zydeco Thunder |
Greybeard |
1985 |
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Gumbo Special |
Shubert |
1987 |
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Zydeco Blues (9 titres de Fernest & The Thunders) |
Flyright |
1991 |
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Zydeco Blues Party |
Mardi Gras |
1994 |
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Old School Zydeco |
Mardi Gras |
2000 |
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Rockin’ Pneumonia (réédition
CD du LP Live+Well de 1980) |
Chrisly |
2000 |
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Gumbo Special (réédition CD du LP de 1987) |
Chrisly |
2000 |
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Zydeco Legend (extrait des deux albums Mardi Gras) |
Mardi Gras
Mambo.com |
? |
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Mon choix : Zydeco Stomp (Got You On My Mind /
Bernadette / Bye Bye Lucille / Done Got Over It / I
Can't Live Happy / Big Mamou / Sweet Little Angel /
Zydeco Stomp (instr.) / Back To Louisiana / Night
Time / Mother's Love / Last Night / It's Alright / I Don't Want Nobody / Mean
Woman / London Zydeco / Chains Of Love / Reconsider
Baby) Enregistré en 1981 et 1983 à
Londres, ce disque est le fidèle reflet de ce qu’était Fernest
& The Thunders, alors au sommet de sa
gloire : un groupe solide jouant une musique joviale entre Blues, R’n’B et Zydeco. Un régal ! |
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Pour en
savoir plus : www.bluesworld.com/Fernest.html |
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