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Richard
BERRY (1935 - 1997) |
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Chanteur |
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Rhythm’n’Blues |
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11/04/1935 |
Naissance
à Extension, en Louisiane, près de New Orleans,
mais n’y resta qu’un an ! Il fut envoyé à Los Angeles, en Californie,
chez une tante qui l’élèvera. Lorsqu’il a huit ans, sa tante acheta un piano
pour son fils et le jeune Richard apprend quelques chansons d’oreille. La
première chanson qu’il apprend est The Honeydripper
de Joe Liggins ; et il continue avec des
titres de boogie. C’est
à cette époque qu’il contracte la polio, ce qu’il l’oblige à marcher avec des
béquilles pendant cinq ans jusqu’à ce qu’une opération chirurgicale lui
permette de s’en passer. Il apprend ensuite à jouer du ukulele, alors qu’il entre à la John Muir Junior High school. |
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1950 – 1955 |
Gaynel Hodge, un de ses voisins, forma un groupe
vocal, the Flamingos, en 1950. Lorsque Hodge et Berry se retrouvèrent ensemble à la Thomas
Jefferson Hight School,
Berry intégra le groupe. Tous les dimanches, les Flamingos
se rendent au Lincoln Theater pour se produire dans des ‘talent shows’ dont
ils sortent généralement vainqueurs. Ils feront leur premier concert
professionnel au Florentine Gardens, à Hollywood.
Après de multiples changement de personnel, le groupe pris le nom de The
Turks, un autre groupe du nom de Flamingos ayant
publié des disques. Berry partit alors former un autre groupe avec son pote Obie ‘Young’ Jessie qu’ils appelleront finalement the
Flairs. Lors de sa première session pour John Dolphin,
un homme d’affaire local, le quintet enregistre une chanson de Berry, Tell
Me You Love Me, et une de Jessie, I Had A
Love. Mais les relations avec Dolphin se
dégradent et le groupe part auditionner chez Modern Records des frères
Bihari. Joe Bihari aime le groupe et leur conseille d’aller répéter pendant
une semaine et de revenir ensuite le voir. Berry en profite pour écrire de
nouvelles chansons, notamment She Wants To Rock. De retour
chez Modern, ils enregistrent I Had A Love et She Wants To Rock.
Les frères Bihari aimèrent She Wants To Rock
et voulaient vraiment en faire quelque chose. Ils contactèrent deux jeunes
gars nommés Jerry Leiber et Mike Stoller qui ajoutèrent des coups de pistolet et divers
effets sonores à la chanson. C’était en 1953. Le
disque obtint un certain succès localement et le groupe se mit à enregistrer
intensément pour le label, soit sous leur nom de The Flairs, mais aussi sous
des noms d’emprunt comme The Ermines, ou tout
simplement sous leurs propres nom d’artiste. Obie Jessie enregistra sous le nom de Young Jessie et
Richard Berry sous son propre nom. Il devint vite un chanteur de studio très
demandé grâce à ses capacités vocales, pouvant chanter falsetto, ténor ou
basse ! Il grave des dizaines de titres pour Modern, avec d’autres
artistes ou sous son nom, comme I Am Bewildered,
What You Do To Me ou Don’t Cha Go.
Mais son plus grand succès commercial ne sera pas sous son nom : Roll
With Me, Henry est la réplique d’Etta James au Work With Me Annie de Hank
Ballard. Bien que Richard Berry soit Henry, son nom n’apparaît nulle
part ! Le titre, numéro 1 au Billboard’s R’n’B charts, se vendra à plus
d’un million d’exemplaires. Bien que sous contrat avec Modern, il participera à l’enregistrement de Riot In Cell Block #9 des Robins, produit par Leiber & Stoller pour Spark Records. C’est Richard Berry qui fait la voix de baryton que l’on entend dans la chanson. |
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1955 |
Fin
1955, Richard Berry était très remonté contre les frères Bihari qui, non seulement
ne lui payaient pas royalties en tant qu’artistes, mais aussi partageaient
ses droits d’auteurs sous divers pseudonymes comme Josea
et Taub. C’est à cette époque qu’il enregistre – sous le pseudonyme de Ricky, son contrat avec Modern ne se terminant que fin 1956 – deux titres, Baby Please Come Home et Tender Love, qui sortiront chez Empire Records. Ensuite, il signe – toujours dans le dos des frères Bihari – chez Flip, le petit label de Max Freitag et enregistre entre autre Take The Key, No Kissin’ And A huggin’ et You Are My Sunshine. A cette époque, il joue avec un groupe latino, Ricky Rillera & The Rhythm Rockers, tous les dimanche soirs au Harmony Parl Ballroom de Anaheim, à 40 miles au sud de Los Angeles. C’est cette influence, ainsi que Havana Moon de Chuck Berry avec son rythme calypso et son accent jamaïcain, qui lui inspireront Louie, Louie, fin 1955. La chanson met en scène un marin jamaïcain qui explique à un barman nommé Louie qu’il veut retrouver sa petite amie en Jamaïque. |
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1956 – 1959 |
Dès
le contrat avec Modern expiré, Richar Berry et son
nouveau groupe, The Pharaohs, se rendent en studio
pour enregistrer la chanson. Outre Louie,
Louie, les sessions (entre février et avril
1956) donneront You Look So Good, Rock, Rock, Rock et Sweet
Sugar You. Mais cette année-là, Flip ne
publiera qu’un seul single avec deux titres de 1955, Take
The Key et No Kissin’ And A Huggin’ ! Louie, Louie est finalement publié début 1957 sur la face B de son second single pour Flip, avec You Are My Sunshine en face A. Le disque se vendit à environ 130 000 exemplaires, ce qui est pas mal pour un petit label sans grande distribution, et lui permit de se joindre à une tournée dans le nord-ouest du pays avec Bobby Bland et Junior Parker. La proximité de Bobby Bland l’amena à se diriger vers une musique plus soul. Malheureusement, cela ne plaisait pas à Maw Freitag qui voulait un autre tube du style de Loui, Louie. Comme avec les frères Bihari, les problèmes financiers mirent fin à leur association. Freitag refusant de l’enregistrer, il alla chez Warner Brothers chez qui il publia Walk Right In et It’s All Right avec les Pharaohs, avant que ces derniers volent de leurs propres ailes. |
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Années 60 |
Tout au long des années 60, Richard Berry va de label en label sans retrouver le chemin du succès, excepté en tant qu’auteur de Moments To Remember, qui un petit hit pour Jennell Hawkins, et surtout de Louie, Louie qui devint le tube planétaire que tout le monde connaît maintenant. Roy Holden, un chanteur de Seattle qui avait travaillé avec Berry en 1960, ramène le disque chez lui, dans le nord, où il commence à faire du bruit. Mais le décollage de la chanson est dû essentiellement à un chanteur blanc, Rockin’ Robin Roberts, qui dégotta la version de Berry chez un machand de disques d’occasion et le joua avec divers formations avant de l’enregistrer avec un groupe de Seattle, The Wailers, en 1961. Deux ans plus tard, deux groupes rivaux de Portland, en Oregon,The Kingsmen et Paul Revere & The Raiders, enregistrent la chanson. Les deux versions seront distribuées au niveau national, mais c’est celle des Kingsmen qui décrochera la timbale et devient n° 2 fin 1963. La raison du succès de cette version tient, en fait, à certains passage de la chanson, marmonnés par le chanteur Jack Ely qui ne connaissait pas bien le texte original. D’aucun pensèrent qu’il s’agissait de textes obscènes et même le F.B.I. mena une enquête, questionnant Richard Berry et Max Freitag et écoutant la version des Kingsmen en plusieurs vitesses, de 16 à 78 tours/minute, avant de conclure que ce que chantait Ely était complètement inaudible… et que le texte initial de Berry ne comportait aucun passage critique. |
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Années 70, 80 et 90 |
Richard
Berry poursuivit sa carrière se produisant partout où il pouvait, mais sans
avoir l’occasion d’enregistrer à nouveau. Malheureusement, il ne put pas
bénéficier financièrement du succès de sa chanson, ayant vendu ses droits
pour 200 dollars afin de financer son mariage avec la chanteuse Dorothy Adams
à la fin des années 50. Ce n’est qu’à partir du 1er janvier 1986
que sa maison d’édition, American Berry Music, réussit à récupérer la
propriété des droits sur la chanson, à l’issue d’une action en justice. Avec
les 50 000 dollars de gain annuels, la chanson lui permit de se mettre à
étudier l’informatique et à avoir une vie meilleure. En 1993, un livre sur la chanson fut édité, écrit par Dave Marsh ; il recensait alors environ 1200 versions différentes de la chanson ! La label Rhino publia deux compilations consacrées à la chanson : The Best of Louie Louie. Des stations de radio ont même organisé des journées entières à passer des versions de la chanson. |
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23/01/1997 |
Richard Berry décède à soixante et un ans, chez lui, à Los Angeles, quelques jours avant un concert devant célébrer les quarante ans de Louie, Louie. |
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Tout le monde connaît Louie, Louie, considérée comme l’une des plus célèbres chansons de l’histoire du rock. Mais peu de gens savent que leur auteur est un chanteur de rhythm’n’blues californien, originaire de New Orleans, Richard Berry, qui est resté immortel pour l’avoir créée. |
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Discographie |
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The Best of the Flairs (The Flairs) |
Flair |
1960? |
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Richard Berry & The Dreamers (Richard Berry & the Dreamers) |
Crown |
1963 |
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Rock 'n Roll Hits of the 50's (Richard Berry & the Dreamers) (réédition du LP Crown) |
United
Superior |
196? |
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Casino Club Presents.... Combo Live
Session (Richard Berry & Soul
Searchers) |
Casino |
1968? |
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Live From H.D. Hover Century Restaurant (Richard Berry & Soul Searchers) |
PAM |
1968 |
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Wild Berry (Richard Berry & Soul Searchers) (réédité en CD en 2007) |
PAM |
1969 |
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Great Rhythm & Blues Oldies Volume
12 |
Blues
Spectrum |
1969 |
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Get
Out Of The Car |
Ace |
1982 |
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Louie, Louie |
Earth
Angel |
1986 |
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To
The Cross |
Blessed |
1989? |
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Get
Out Of The Car (CD) |
Ace |
1992 |
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Daddy Daddy 50’s R&B (CD) |
P-Vine (Japon) |
1995 |
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Baby, Please Come Home
(CD) |
Nile |
1998 |
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The Ultimate Flairs Featuring Richard Berry (The Flairs) (CD) |
Ace |
2001 |
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They Sing Like Angel 1954-59 (The Dreamers)
(CD) |
Ace |
2001 |
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Yama Yama !
The Modern Recording 1954-1956 (CD) |
Ace |
2004 |
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Have « Louie » Will Travel The 1956-1962 Recording (CD) |
Ace |
2004 |
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Mon choix : "Louie, Louie" (Louie, Louie /
Baby Please Come Home / Tell Me You Love Me / No Kissin’
And A Huggin’ / What You Do To Me / Take The Key /
Don’t Cha Go / You Look So Good / God Gave Me You / Rock, Rock, Rock (This
Dance Is Crazy) / Sweet Sugar You / Besame Mucho /
You Are My Sunshine / You’re The Girl / The Mess Around / I’ll Never, Ever
Love Again / Heaven On Wheels / Somewhere There’s A Rainbow / No Room) Eh ! Oui ! Cet album contient la version originale de Louie, Louie ! Magnifiquement réédité sur Earth Angel en 1986, une sous-marque de Mr. R’n’B Records, il reprend dix-neuf titres enregistrés entre 1953 et 1958, démontrant que Richard Berry demeure un véritable pionnier du rock’n’roll en plus d’un auteur célèbre. |
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Internet : www.louielouie.net |
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