John BOUDREAUX

(1936 - )

Batteur

Rhythm and Blues / Jazz

10/12/1936

Naissance à New Roads, en Louisiane. Sa grand-mère, qui vivait à New Orleans, aimait s’occuper du petit John, aussi sa mère faisait-elle souvent l’aller retour. Et, lorsqu’il eut dix ou douze ans, la famille vint s’installer dans St. Philip Street, juste à côté du Caldonia Inn, le fief de Professor Longhair !

Vers 14 ans, John veut jouer du saxophone, mais le coût de l’instrument est trop élevé et sa mère ne peut lui payer qu’une caisse claire. Il sera donc batteur.

1952 – 1961

Il n’a que 16 ans lorsqu’il joue pour la première fois avec Professor Longhair, avec Harold Battiste dans un parc de la cité Lafitte.

Le premier groupe qu’il intègre est The Hawkettes. Le groupe est très populaire parmi les adolescents, et joue souvent pour des bals privés ou des soirées d’après match de football. Après divers changements de personnel, c’est Art Neville qui est le chanteur lorsqu’ils enregistrent Mardi Gras Mambo à la station de radio WWEZ pour Jack The Cat (Ken Elliot), en 1954. C’est George Davis, l’un des membres du groupe qui arrange et produit le titre ; « nous avons tenté de jouer dans un style calypso » dira plus tard John Boudreaux. Le disque fut publié sur Chess et devint immédiatement très populaire devenant, depuis, un des titres les plus demandés pendant la période du Mardi Gras.

Comme il connaissait Mac Rebennack, c’est tout naturellement que ce dernier lui demanda de participer aux sessions qu’ils organisait, notamment pour Ric et Ron Records. C’est ainsi qu’il devint le principal batteur de studio de New Orleans. L’un de ses premiers enregistrements fut Don’t Mess With My Man d’Irma Thomas, puis Go To The Mardi Gras, de Professor Longhair. Mac Rebennack l’amena ensuite chez Ace Records de Johnny Vincent pour lequel il travaillait.

Puis ce fut au tour d’Allen Toussaint d’utiliser ses services. On peut donc entendre John Boudreaux sur Mother-In-Law de Ernie K-Doe, ainsi que sur tous ses autres titres, sur I Like It Like That et Land Of A Thousand Dances de Chris Kenner, sur Ooh Poo Pah Doo de Jessie Hill ou sur Ya Ya de Lee Dorsey !

1961 – 1963

Alors que John Boudreaux jouait dans l’orchestre de Mel Lastie, Harold Battiste lui proposa d’intégrer le nouveau concept qu’il était en train de créer, AFO – pour All For One –, avec Peter Badie, Alvin ‘Red’ Tyler et… Melvin Lastie ! Pour le premier label intégralement noir de New Orleans, l’objectif est d’être indépendant et de jouer de tout : jazz, blues , rhythm and blues, country et dixieland. Les débuts sont tonitruants, avec tout d’abord She Put The Hurt On Me de Prince La La et surtout I Know de Barbara George, qui monte à la troisième place du hit-parade.

Après deux années d’intense activité à New Orleans, ils décident de quitter la ville et de s’exiler en Californie. Ils saisissent l’occasion d’une convention de journalistes de radio en 1963 pour partir en espérant bien pouvoir y rester. Tout se passa bien à la convention où ils furent très appréciés, mais très vite, ils se rendirent compte que ce n’était si évident de trouver du travail. En fait, leur répertoire était trop éclectique. A cette époque, vous deviez jouer d’un style de musique : jazz, funk, blues ou dixieland, et non pas de tous les styles comme le faisait le groupe AFO ! Chacun chercha alors à se faire engager là où il pouvait. Boudreaux commença à faire des sessions pour des gens comme Eddie ‘Lockjaw’ Davis et Eddie ‘Cleanhead’ Vincent. Sam Cooke utilisa le groupe pour les artistes de ses labels, Sar et Derby, tels que Johnnie Taylor, Johnnie Morisette, The Sims Twins, The Valentinos et The Soul Stirrers. Mais le groupe ne réussit pas à trouver suffisamment d’engagements pour vivre, et certains, comme Chuck Badie et Alvin ‘Red’ Tyler choisirent de rentrer à New Orleans.

Depuis 1963

John Boudreaux, qui avait fait venir toute sa famille en Californie, décida d’y rester. Il fit son trou en tant que batteur de studio. Harold Battiste, qui travaillait maintenant pour Sonny & Cher, utilisa ses services pour les enregistrements du duo, puis il joua avec sn vieux copain Mac Rebennack sur Gris-Gris, son premier album en tant que Dr. John. Malheureusement, John Boudreaux n’appréciait  pas vraiment les nouvelles relations de Mac et prit la décision de la quitter. Il poursuivit son activité de batteur de studio et joua avec quantité d’artistes divers. On le retrouve notamment en 1970 sur From A Whisper To A Scream d’Allen Toussaint et en 1973 lors des sessions d’enregistrement de James Booker pour Paramount (avec les musiciens de Dr. John !), qui ne seront publiés qu’en 1995 sous le nom significatif de Lost Paramount Tapes.

Parmi les autres artistes avec lesquels il a travaillé, on peut citer Billy Eckstine, George Benson, Percy Mayfield, Henry Butler, Richard ‘Groove’ Holmes, Big Maybelle, Lilian Boutté et Johnny ‘Hammond’ Smith.

Au tout début des années 2000, il enregistre sous son nom des thèmes de jazz moderne. Un premier disque sera publié en 2001 sur le petit label de Bobby Love, Uptown Ruler, puis un second en 2007.

Malheureusement, John Boudreaux ne peut plus jouer de la batterie à cause de problèmes de nerfs endommagés dans son coude droit et de muscles de sa main abimés, conséquences d’un diabète. Ne pouvant supporter de ne pas jouer de la musique, il s’est donc mis au saxophone…

Parmi la quantité de très bons batteurs néo-orléanais de rhythm and blues, John Boudreaux est celui qui personnifie le plus le son de New Orleans et joua sur les plus grands tubes du genre.

Discographie

Past Present and Future

Uptown Rulers, D.T. Record Co.

2001

Unsung Heroes

Independent

2007

Internet : johnboudreaux.tripod.com