Rockie CHARLES

(1942 - )

Chanteur / Guitariste

Soul / Blues

14/11/1942

Naissance deCharles Merrick à Boothville, en Louisiane, une petite communauté de pécheurs situé près de l’embouchure du Mississippi dans la paroisse de Plaquemines. Ses parents se séparèrent alors qu’il était très jeune et Charles fut alors élevé par son père, Earlington. Ce dernier parcourt le Mississippi à la recherche de poissons, de crevettes et d’huîtres, et joue également de la guitare au sein du Boothville Hot Five qui se produit dans les Juke joints de la région. C’est donc son père qui lui donna ses premières leçons de guitare. Il a souvent l’occasion d’accompagner son père dans un bar près de chez lui où il peut entend la musique de Louis Jordan, Ray Charles ou Nat King Cole.

1955 – 1960

Charles a treize ans lorsqu’il va habiter chez une tante, à New Orleans, dans le Ninth Ward pour aller au lycée Caffin High School. Il s’inscrit également à l’école de musique Houston’s School of Musid sur North Clairbone Avenue, où il étudie la théorie et apprend à lire et à écrire la musique.

Il commence ensuite à participer à des concours de chant à Lincoln Beach l’été. Bien que ce soit généralement Ernie K-Doe ou Aaron Neville qui remportaient le premier prix chaque semaine, une fois, en 1958, il termina second et sa photo fut publié dans le journal The Louisiana Weekly. Cela le marqua et l’incita à poursuivre dans cette voie.

Alors qu’il est au lycée, il intègre le groupe The Eagles et joue du R’n’B dans plusieurs petits clubs du Ninth Ward. Mais il quitte le lycée alors qu’il n’est qu’en seconde et av à Venice, en Louisiane, où il se fait embaucher comme matelot. C’est à cette période qu’il assiste à un concert de Guitar Slim alors très populaire grâce à son tube The Things I Used To Do. Le jeune guitariste est très impressionné !

1960 – 1969

Charles Merrick obtient sa licence de pilote de bateau à 18 ans et commence à travailler comme pilote de remorqueur sur le Mississippi. Il revient s’installer à New Orleans où il forme un nouveau groupe, The Gadges Soulful Band et trouve un engagement au John’s à l’angle des rues Clio et LaSalle. Ils se produisent aussi dans divers clubs et boites de nuit des environs. Le groupe se fait une petite réputation auprès des étudiants de Tulane, jouant souvent lors de trois soirées d’étudiants par semaine sur Broadway Street. Le groupe est obligé de jouer de tous les styles, jazz, rock and roll, blues, soul et country, pour satisfaire un large public. A force de se produire dans les clubs de la ville et de traîner au One Stop Record Shop, Charles fait la rencontre d’Earl King qui, à cette époque, produit des séances d’enregistrement pour différents labels. Earl King emploiera Charles en studio à maintes occasions. Il fait aussi la connaissance de Senator Jones, le futur producteur et propriétaire de label. N’ayant pas réussi à faire un disque avec Allen Toussaint ou Dave Bartholomew, c’est Senator Jones qui lui donnera sa première chance. Au milieu des années 60, il enregistre Mr. Rickashay et Sinking Like A Ship pour son label Black Pach, mais le disque est un échec.

Charles et The Gadges sont alors engagés par l’impresario Al White qui les fait jouer à Nashville où ils sont repérés par un autre agent, ‘Good Jelly’ Jones. Avec son groupe, il va alors s’installer à Nashville. Ils partent ensuite en tournée accompagnant des artistes comme O.V. Wright, Percy Sledge, Roscoe Shelton, Little Johnny Taylor, Otis Redding et bien d’autres. Rockie Charles a aussi l’opportunité d’enregistrer avec Joe Simon lors d’une session à Nashville produite par le DJ John Richbourgh. Mais les occasions d’enregistrer sont rares car ils sont en permanence sur la route. Ce régime dura jusqu’en 1969 lorsque, après trois semaines au Texas, Charles décida qu’il était temps de revenir à la case départ.

1969 – 1978

De retour à New Orleans, Charles se rendit à l’évidence : il lui fallait un nouveau disque pour pouvoir trouver du boulot. Devant le difficulté à trouver une maison de disque, il forma son propre label, Soulgate et publia trois bons singles : Living The Good Life, Show My People Around The Curve, et son plus gros succès, The President Of Soul. The President Of Soul fut enregistré aux studios Malaco, à jackson dans le Mississippi, en 1970, juste avant que Warell Quezergue y produise Groove Me de King Floyd et Mr. Big Stuff de Jean Knight. Le titre se vendit à plus de 7 000 exemplaires sur New Orleans et lui permit de bien tourner dans la région. Et du coup, pas mal de gens commencèrent à l’appeler The President of Soul ! Cette situation dura un temps mais le disco fit son apparition et mit à mal quantité de musiciens dont Rockie Charles. Après la parution, en 1978, de Show My People Around The Curve sur Soulgate, Il abandonna la partie.

1978 – 1986

Il quitta le milieu de la musique pour revenir piloter des remorqueurs sur le Mississippi. Au début, il tenta bien de concilier les deux, mais le fait d’être absent de New Orleans pendant deux semaines sur le bateaux n’était pas vraiment compatible avec une carrière musicale. Il navigua donc pendant plus de dix ans, jusqu’à ce que sa licence de pilote expire, en 1986.

1986 – 1994

Après les remorquages, Charles construisit un bateau pour pêcher les huîtres et exerça le métier pendant huit ans.

Depuis 1994

En 1994, Rockie Charles décida de passer une petite annonce dans le Louisiana Music Directory publié tous les ans par le magazine Offbeat, indiquant que le ‘President of Soul’ acceptait tout engagement. Cette annonce attira l’attention de Carlo Ditta, le patron de Orleans Records qui prit son téléphone et appela Charles. Après une longue conversation, Ditta était curieux d’en savoir plus. Il se rendit ensuite chez Charles pour écouter ses chansons et se réalisa qu’il avait un petit bijou entre les mains. Ils commencèrent à travailler sur ce qui allait devenir le CD Born Fou You. Ils passèrent les deux ans qui suivirent à sélectionner les titres du CD parmi la quantité de chansons que Charles avait accumulée avec le temps. Le Cd sortit en 1996 et reçu un très bon accueil localement, ce qui lui permit de participer au Jazz Fest de 1997. Il commença ensuite à se produire plus ou moins régulièrement dans des clubs de la ville, mais comme il utilisait un orchestre occasionnel qui ne répétait pas, sa prestation en pâtit et les contrats se firent de plus en plus rares. Il consacra alors son temps à la construction d’un bateau de 12 mètres dans son jardin !

Il continua tout de même à travailler ses chansons et à préparer un nouveau disque sans arriver, cependant, à trouver une maison de disques pour le publier. Malgré tout, il publiera un mini CD 4 titres autoproduit en 2001, puis un nouveau CD, Have You Seen My Uncle Steve, en 2002 sur Soulgate, son label qu’il réactive à cette occasion. Il insiste en 2003 avec un nouveau mini CD 4 titres, puis plus rien pendant quatre ans. Ce n’est qu’en 2007 qu’il revient, toujours sur son label, avec un autre disque.

En 2009, il est toujours actif et participe à son septième Jazz Fest avec son groupe, The Stax of Love !

Guitariste étonnant, Rockie Charles est connu depuis les années 70 comme le "President of Soul", du nom de son succès de l’époque. Mais son ‘comeback’ des années 90 nous dévoile un chanteur d’atmosphère très attachant, naviguant entre soul et blues, avec des chansons très personnelles et surtout un son très tranquille, très ‘laid back’.

Discographie

Born For You

Orleans

1996

The War Is Over (CD 4 titres)

Rockie Charles

2001

Have You Seen My Uncle Steve

Soulgate

2002

It's Party Time For The Mardi Gras (CD 4 titres)

Rockie Charles

2003

I Want First Class

Soulgate

2007

Mon choix : Born For You (Born for You / Old Black Joel / Oh My Darling, Look What You're Doing to Me / Festis Believe in Justice / Please Tell Me It Ain't So / Something Is Wrong With Our Love / I Need Your Love So Bad, I'm About to Loose My Mind / Don't Let Me Go / I Just Called to Wish You a Merry Christmas / I Like to Make Love When It's Pouring Down Rain / There Is a Rainbow Hangin' over My Shoulder)

Dès l’intro de guitare du premier titre, Born For You, l’affaire est dans le sac ! Tout l’album est de la même veine, très « soul laid back ». On pourrait presque parler du "J.J. Cale de la soul". Superbe.

P.S. : Il s’agit, ici, de la réédition française de 1997, sur Sky Ranch, du CD américain paru sur Orleans Records en 1996.

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