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Jay CHEVALIER (1936 - 2019) |
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Chanteur / Guitariste |
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Rockabilly / Country |
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04/03/1936 |
Naissance de Jay, à
Forest Hill, en Louisiane, fils de Joseph E. et Jewell Goodman
Chevalier. Il grandit à moitié nu dans les collines de pins sur
les rves du bayou Bœuf, dans une famille très très pauvre. Il
a dix ans lorsqu’à Noël, son père lui offre une guitare bon
marché – Sivertone – achetée par correspondance chez Sears
& Roebuck. Son principal problème alors, dans sa campagne
paumée, est d’accorder l’instrument ! C’est
finalement un gars nommé Baker Tyler qui le lui apprendra. Il
commence à jouer avec son cousin, Alious Richard ‘Pee Wee’
Chevalier et Dewey et Tiny Jenkins, d’autres membres de sa
famille. |
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1954 – 1958 |
Après avoir quitté la Forest Hill High School, le jeune Jay s’engage dans les Marines pour quatre ans. Quatre ans à parcourir le monde et …à jouer de la musique à chaque occasion ! C’est à cette période qu’il va monter son vrai premier groupe. Et en 1957, il a même l’opportunité de participer à l’émission de télévision de Jimmy Dean. |
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1958 – Eté 1959 |
Le sergent Chevalier,
démobilisé en 1958, renoue avec Pee Wee, Dewey et Tiny et
reprend la scène, tout en s’inscrivant à l’université de
Pineville. C’est sa femme qui assure alors principalement la
subsistance de la famille. L’activité musicale prend vite le
dessus et Jay Chevalier devient musicien professionnel à temps
plein. Avec son pote de l’armée, Gary Gilmore, il enregistre
et produit deux titres de sa composition, Rockin’ Roll Angel
et Down Heart Break Trail (Over Teardrop Mt.) qui sont
édités sur le label Cajun Records de Virginie. Mais, comme avec
la plupart des petits labels, la distribution est déficiente et
le disque n’a aucun succès. Ils s’en servent cependant comme
support pour obtenir des contrats. C’était la première fois
qu’il entrait dans un studio d’enregistrement. Gene Vincent
venait juste de sortir Be Bop A-Lula et Jay devint son ami et il
travailla avec lui à Norfolk, en Virginie, et c’est ainsi que
son premier disque fut publié sur un label de Virginie !
Gene Vincent, et Elvis bien entendu, furent ses premières
influences. |
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Eté 1959 – Fin 1959 |
A l’été 1959, Jay
fut finalement renvoyé de l’université à cause de son
absentéisme. Mais ce n’était pas vraiment un problème pour
le chanteur dont l’objectif principal était de faire un
nouveau disque. A cette époque, des histoires plus ou moins
truculentes circulaient sur le gouverneur de l’Etat Earl K.
Long, 63 ans, et Blaze Starr (de son vrai nom Fannie Belle
Flemming), une strip-teaseuse du Sho-Bar de Bourbon Street à New
Orleans. La femme du gouverneur, Blanche Revere, avait même
tenté de le faire interner dans un hôpital psychiatrique à
deux reprises. Jay écrivit la chanson Ballad Of Earl K. Long
en vingt minutes sur un sac en papier kraft, et il la testa en
rentrant chez lui sur des ouvriers de la voirie ! Il
rencontra ensuite H. G. ‘Dee’ Marais, le producteur et
propriétaire du label Rocco Records à Shreveport. Deux jours
plus tard, Marais réservais le studio Goldband d’Eddie Shuler,
où ils enregistrèrent la chanson et une autre, Ballad Of
Marc Elishe. Malheureusement, les stations de radio
refusèrent de passer la chanson à cause de sa connotation
politique. Finalement, Jay fit écouter la chanson à Jimmy
Stretch qui l’aima et en prit quelques exemplaires afin d’en
faire lui-même la promotion. Quelques jours plus tard, Stretch
apprit à Jay que la chanson était en train de bien marcher à
Baton Rouge et lui demanda de s’y rendre. En fait, Jimmy
Stretch avait persuadé son ami à la radio WAIL, le DJ Bill
Bessom, de passer le titre, contre l’avis de ses patrons. Après
l’avoir écoutée, les auditeurs se mirent à appeler en masse
pour demander sa rediffusion. Ils décidèrent alors de faire un
petit concours : ils demandèrent aux auditeurs d’arrêter
d’appeler, et annoncèrent que les cinquante premières
personnes qui enverraient un télégramme recevraient un disque
gratuit. Le téléphone arrêta de sonner, et peu de temps après,
la Western Union les contacta pour demander à ce que quelqu’un
vienne chercher les télégrammes car il y en avait trop à
distribuer ! Bientôt le titre fut sur toutes les radios
locales et quelques radios nationales. Les ventes dépassèrent
les 100 000 exemplaires ! |
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1960 – 1961 |
Le 1er
janvier 1960, Jay écrivit le texte de sa chanson Lost
In Louisiana 1959
et, un peu plus tard ce même mois, composa la chanson Kruschev
And The Devil.
Il enregistra une démo qu’il envoya à Eddie Shuler. Le mois
suivant, Shuler l’appela pour l’informer qu’un distributeur
national, qui était en ville, aimait sa chanson et souhaitait la
proposer à Warner Brothers à Hollywood. Jay, enthousiaste,
emprunta 600 dollars et se rendit à Hollywood. Mais, après deux
jours de discussion, ils laissèrent tomber arguant que la
chanson était trop politique et qu’elle pouvait provoquer des
troubles… voire la troisième guerre mondiale ! |
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1961 – 1962 |
En 1961, Jay se joint à l’orchestre de son cousin Tommy Starnge, The Features. Il travailla à plusieus occasions pour Sam Montel, et le groupe publia un disque sur Montel Records, sans suite. Puis le groupe auditionna pour le label Crest de Hollywood, appartenant à Sylvester Cross. Jay chanta une chanson qu’il avait écrite avec son cousin, If I Can’t Be Near The One I Love – I’ll Love The One Near Me (et une autre dont il était l’auteur, Check Out Time). Sylvester Cross signa le contrat après avoir entendu son collaborateur Jimmy Bowen descendre des escaliers en sifflant la mélodie de la chanson. Il savait bien qu’une chanson que l’on siffle a de grande chance de devenir un tube. Le disque fut publié avec It Doesn’t Matter, composé par Jay Chevalier et Jack Miller, en face B. |
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1962 – 1968 |
A partir de février 1962, Jay et ses potes furent engagés au Golden Nugget de Las Vegas. Jay eut alors l’occasion de jouer avec des gens comme Carl Perkins ou Merle Haggard ; il se plut tellement à Las Vegas qu’il monta son propre groupe, The Louisiana Long Shots, avec entre autre, Bobby Edwards et le pianiste Dale Houston. Entre 1963 et 1968, Jay Chevalier joua au Golden Nugget dix semaines par an. Il travailla également comme musicien de studio pour Sam Montel et joua notamment sur l’immense tube de Dale & Grace, I’m Leaving It Up To You. Grace au succès de la chanson, Jay intégra le duo à son spectacle de Las Vegas, comme il le fit également avec Rod Bernard après le succès de This Should Go On Forever. Pendant cette période, Jay enregistra pour plusieurs labels dont Speedy, Cooton Town Jubilee et Minaret, un label de Shelby Singleton. |
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1968 – 1978 |
Jay quitte Las Vegas en 1968, mais y reviendra en 1972, cette fois-ci au Union Plaza Hotel. |
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1978 – 1980 |
De retour en Louisiane
à la fin des années 70, il enregistre plusieurs titres aux
studios de Creole Gold Records dont If I Can’t Be Near The
One I Love – I’ll Love The One Near Me, Bayou Baby,
A Cajun Toast (ce titre est publié en deux versions, une
anglaise et une française, en duo avec la chanteuse Shelley
Ford), ainsi qu’un hommage à Chuck Berry, Ballad Of Johnny
B. Goode. Ensuite il dirigea un cabaret qui abrita pendant un
an l’émission de radio qu’il produisait, ‘Super Country
USA’, diffusée le vendredi soir. |
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Depuis 1980 |
En 1980, Jay est
embauché comme directeur des spectacles au Palace, un très
grand night club de Beaumont, au Texas, pour lequel il engage
divers groupes comme Alabama. |
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30/03/2019 |
Décès de Jay Chevalier, à Kenner, près de New Orleans à l’âge de 83 ans. |
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Élu au Louisiana Music Hall of Fame, en 2008, au Rockabilly Hall of Fame, ainsi qu’au Louisiana Political Museum and Hall Of Fame, Jay Chevalier, le rocker politicien, a chanté du rock et de la country pendant plus de soixante ans, en Louisiane, son état natal, mais aussi dans le monde entier. C’est un canadien, Sandy Moore, qui est président de son fan club international ! |
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Discographie |
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Incredible |
? |
? |
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Jay Chevalier and The Long Shots at the Golden Nugget |
Cotton Town Jubilee |
1963 |
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Cotton Town Jubilee |
Rundell |
1992 |
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A Tribute To Hank Williams (Jay Chevalier and the Long Shots) |
Freedom |
1992 |
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The Ballad Of Sheriff Harry Lee (Jay Chevalier and the Long Shots) |
Star Gaze |
1994 |
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Lost In Louisiana 1959 |
Creole Gold |
2002 |
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Rocking Country Sides (Jay Chevalier and the Long Shots) |
Hydra |
2004 |
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Jay Chevalier Sings “Come Back To Louisiana” Offcial State Recovery Song |
Creole Gold |
2006 |
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Ballad Of Earl K. Long Governor Of Louisiana |
Healing Waters Productions |
2006 |
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The Marine Song (Jay Chevalier and the Long Shots) |
Creole Gold |
2008 |
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Pour en savoir plus : Earl K. Long and Jay Chevalier – When The Music Stopped, de Jay Chevalier – Southern Legacy Press, 2003. |
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Films : Blaze, 1989 ; Cobb, Warner, 1994. |