Joe CLAY

(1939 - 2016)

Chanteur / Guitariste / Batteur

Rockabilly

1939

Naissance de Clairbone Joseph Cheramie, à Harvey, en Louisiane, dans la grande banlieue de New Orleans, de l’autre côté du Mississippi. Ses parents, Nellie et Clairbone Sr., le soutiennent dans sa passion précoce pour la musique country. A douze ans, il est déjà un bon batteur et commence à jouer dans un groupe de hillbilly des reprises de Hank Williams.  Il apprend ensuite à jouer de la guitare et de la basse.

Début des années 50

Très jeune, il forme le C.J. Cheramie Trio et joue tous les samedis dans une émission de la radio WWEZ. Il obtient une certaine notoriété qui lui permet de se produire sur diverses scènes de Louisiane. Bientôt, il adopte son nouveau nom de scène, Joe Clay, plus conforme aux standards du milieu. En 1955, sa réputation est telle qu’il peut jouer au prestigieux Louisiana Hayride de Shreveport où il partage la scène avec un autre nouveau venu nommé Elvis Presley. Joe Clay va ainsi faire partie de la première génération d’artistes d’un rock’n’roll naissant.

1956 – 1957

Début 1956, un DJ de la radio WWEZ fut contacté par un agent de RCA Records qui était à la recherche d’artistes locaux pour leur nouveau label Vik. Joe proposa une démo qu’il avait enregistrée à la radio dans les studios de l’hôtel Jung sur Canal Street. Cette bande contenait deux morceaux country et deux morceaux rock, dont une reprise de Shake, Ratle And Roll. Manifestement, les gens de RCA aimèrent ce qu’ils entendirent car Herman Diaz, Jr. s’empressa d’emmener Joe Clay à Houston où, le 25 avril 1956, accompagné des guitaristes Link Davis et Hal harris, ils enregistrèrent plusieurs titres rockabilly de grande qualité. La maison de disques retint la chanson de Davis, Sixteen Chicks et la reprise de Ducktail de Rudy Grayzell pour publier un premier single sur Vik.
Un mois plus tard, c’est au siège de la maison de disques, à NewYork, que Joe Clay est à nouveau emmené dans un studio. Là, accompagné par un groupe de rhythm’n’blues comprenant le guitariste Skeeter Best, le bassiste Leonard Gaskin et les batteurs Bobby Donaldson et Joe Marshall,  emmené par le célèbre guitariste Mickey Baker, quatre nouveaux titres sont mis en boîte. Le second – et dernier – single Vik, Cracker jack / Get On The Right Track, sera issu de cette session.
Pendant cette période, Joe va côtoyer les plus grands artistes du moment, jouant dans des spectacles aux côtés d’artistes comme Carl Perkins ou Fats Domino. Il aura même l’occasion, lors d’un concert au Pontchartrain Amusement Park de New Orleans, de jouer de la batterie pour Elvis presley suite à un empêchement de D.J. Fontana ! Il apparut également dans le célèbre Ed Sullivan Show, en mai 1956. Mais, bien qu’initialement convié pour chanter Ducktail, les producteurs, rendus nerveux suite à la première apparition télévisée d’Elvis Presley, lui demandèrent de chanter une reprise « gentille » du Only You des Platters.

1957 – milieu des années 80

Malheureusement, le contrat avec RCA ne fut pas renouvelé, plus ou moins à cause d’un contrat qu’il avait signé avec son manager. Joe Clay rentra à New Orleans et redevint C.J. Cheramie, son manager lui ayant déconseillé de se produire hors de New Orleans. Le C.J. Cheramie reprit donc le chemin des clubs de Bourbon Street comme le Club 544 ou Papa Joe’s, en complément à leur « travail de jour », où ils auront d’ailleurs l’occasion de jouer avec des artistes locaux comme Mac Rebennack, Frankie Ford, Freddy FenderJoe Barry, Skip Easterling ou Smiley Lewis. Pendant trente ans, le nom de Joe Clay reste dans les oubliettes et Clairbone Joseph Cheramie devient chauffeur de bus scolaire à Gretna, dans la banlieue de New Orleans, tout en continuant à se produire dans les clubs de Bourbon Street le week-end et à jouer pour des mariages ou des fêtes privées.

Milieu des années 80 – 2004

C’est en Europe, où des amateurs avertis s’arrachent de vieux disques à des prix incroyables et les rééditent sur des labels comme Bear Family que le nom de Joe Clay fait sa réapparition. Le label allemand réédite effectivement ses titres des années 50 qui retrouvent une seconde jeunesse. Des gens, trop jeunes pour avoir connu l’époque glorieuse des années 50, se demandent alors s’il est ou non toujours en vie. Après plusieurs années de recherches, un fan de rockabilly anglais rentra des Etats-Unis en témoignant que Joe Clay était de nouveau actif, jouant de la guitare dans un groupe dans les clubs de New Orleans. Finalement en 1986, l’organisateur de tournées anglais ‘Wild’ Willie Jeffrey réussit à le faire venir en Europe pour une série de concerts en Angleterre, en Hollande et en Suède. Lors de cette tournée, Joe Clay se lia d’amitié avec Mac Bouvrie, un ‘vieux fan’ patron de Mac Records en Belgique. Cette relation aboutit à une séance d’enregistrement et, en 1989, Mac Records publia un 45t avec deux nouveaux titres, Rock Little Lilly et Bo Bop Boogie Bop.
Depuis, il a reprit sa carrière musicale et parcourt les Etats-Unis et le monde, prouvant qu’il n’a rien perdu de sa vigueur inituiale.

Depuis 2004

A 65 ans, il a enfin l’occasion d’enregistrer, à Londres, un album entier de nouveaux titres grâce à El Toro Records, un label espagnol de Barcelone. L’album, bien accueilli, s’intitule The Legend Is Now.
Joe Clay est de retour. Il se produit notamment chaque année lors du Ponderosa Stomp à New Orleans.
En 2008, il apparaît dans le documentaire canadien Rockabilly 514 de Patricia Chica & Mike Wafer dans lequel il évoque ses débuts et interprète un de ses titres, Sixteen Chicks.
Il est intronisé au Louisiana Music Hall of Fame en 2011 lors d’une cérémonie au fameux House Of Blues de New Orleans.
Le 23 janvier 2016, huit mois avant son décès, il est la tête d’affiche du Rockers Reunion à Reading, en Angleterre !

26/09/16

Décès de Joe Clay, à 78 ans, vaincu par le cancer du rein.

Au regard de ses productions de l’époque, Joe Clay aurait pu devenir une star en 1956. Mais, comme il le dit lui-même, « il était au mauvais endroit au mauvais moment ». Mais son nom n’a pourtant pas été oublié et, tel un conte de fée, il retrouva le chemin de la scène trente ans après, et il dit : « Je me pince chaque jour en me levant pour m’assurer que je ne rêve pas. »

Discographie

Ducktail

Bear Family

1986

Ducktail

Bear Family

1994

Duck Tail

Bear Family

2003

The Legend Is Now

El Toro

2004

Internet : www.rockabillyhall.com/JoeClay1.html ; www.rockabilly.nl/artists/joeclay.htm (https://tims.blackcat.nl/)