Davell CRAWFORD

(1975 - )

Pianiste / Organiste / Chanteur

R’n’B / Soul / Gospel / Jazz

03/09/1975

Naissance de Davell O’Ryan Crawford, à New Orleans. Petit-fils de James ‘Sugar Boy’ Crawford, et petit-neveu du jazzman Lionel Hampton, il semblait destiné à faire de la musique. Sa mère lui a raconté qu’elle avait assisté à un concert de Ray Charles alors qu’elle était sur le point d’accoucher et que, dès lors, le bébé n’avait plus arrêté de bouger. D’ailleurs, Ray Charles et James Crawford étaient très proches et Ray Charles fut souvent accompagné par l’orchestre de ‘Sugar Boy’. Pourtant, tout jeune, Davell veut devenir pilote d’avion. Mais un cadeau va tout changer : on lui offre un orgue et le jeune garçon est conquis. Il sera musicien ! Davell apprend le piano très jeune. Il reconnaît lui-même qu’il n’aura pas une enfance normale, comme les enfants de son âge, mais passe la plupart de son temps sur un clavier… et à l’église, à écouter et chanter du gospel. Il est élevé par sa grand-mère, la femme de ‘Sugarboy’ et c’est ce dernier, bien que divorcé de sa grand-mère, qui l’emmènera le premier à l’église. Bien entendu, il est doué, et cela se voit. Très vite, il chante dans la chorale de l’église. Il se produira en public dès l’âge de sept ans. Pourtant, il n’apprendra que bien plus tard, à l’adolescence, que son grand-père était un musicien légendaire et qu’il avait écrit une page mémorable de l’histoire de la musique de New Orleans, notamment grâce à son Jack-O-Mo, qui deviendra le célèbre Iko Iko. Deux personnes joueront un rôle primordial dans son éducation musicale : la chef de chœur et organiste Kathy Thibodeaux et l’organiste Albert Hadley. Il admet volontiers que bien qu’issue d’une famille de musicien, sa principale inspiration reste la musique gospel. Cependant, la famille de sa grand-mère est originaire de Lafayette et, régulièrement, le week-end, ils rendent visite à la famille. Le jeune Davell est alors directement imprégné de zydeco.

1983 – 1995

Après une scolarité à New Orleans dans des écoles privées, à la Bienville elementary school, puis Holy Rosary et Our Lady Star of the Sea, il quitte New Orleans et va à l’école Immaculate Heart of Mary de Lafayette. Il rentrera ensuite à New Orleans afin d’intègrer l’école publique, la Kennedy High School, avant de finir à la célèbre NOCCA (New Orleans Center for Creative Arts) où il est pris en main par un professeur, Dr. Bert Braud, qui lui fait aborder toutes les musiques afin que le jeune prodige puisse réellement trouver sa voie.
Depuis l’âge de sept ans, le jeune homme est en même temps un musicien professionnel. Il joue régulièrement à New Orleans, mais aussi dans le monde entier (dont une tournée au Brésil au début des années 90 qui, plus tard, donnera lieu à un CD), jouant dans divers clubs, bars, théâtres, auditoriums et festivals. Alors qu’il est au lycée, il se produit régulièrement au Snug Harbor où il joue du jazz et s’initie à différents styles musicaux. Tous les dimanches, il joue du gospel à l’église. Pendant douze ans, il aborde différents styles musicaux, que ce soit du jazz, traditionnel ou moderne, du gospel, du funk, du R’n’B, voir du Hip-hop et même du rap ! Il joue, mais fait également des arrangements et de la production. Il a 18 ans lorsqu’il se produit en vedette à Villeneuve-sur-Lot, en 1994, lors du festival des musiques de New Orleans qu’organise chaque année la ville du Lot-et-Garonne à cette époque.

1995 – 1996

A 19 ans, il ressent le besoin d’enregistrer. Avec Scott Billington, de Rounder Records, il concocte un mélange enthousiasmant de R’n’B et de gospel dans l’album Let Them Talk, publié en 1995. Pour cela, il a fait appel a des figures du R’n’B des années 50, comme Alvin ‘Red’ Tyler, des spécialistes du gospel, comme Sammy Berfect, et à l’arrangeur de génie qu’est Wardell Quezergue. Il réussit également la prouesse de faire chanter son grand-père, James ‘Sugarboy’ Crawford, sur un titre. L’album reçoit un très bon accueil pour la qualité de la musique produite et le talent dont fait preuve le jeune pianiste.

1996 – 1998

En 1996, il fait – déjà – une pause ! En effet, de passage en Europe, il décide d’interrompre sa tournée et de rester environ une année à Paris… sans travailler ! Il rentre après à New Orleans, mais reste inactif au total pendant environ trois ans, se concentrant sur lui-même en tant qu’individu.

Depuis 1999

Le déclic se produit réellement en 1999 et il décide d’enregistrer l’album Born With The Funk, avec lequel il retrouve ses racines musicales néo-orléanaises. Il reprend logiquement sa carrière de musicien éclectique en enregistrant régulièrement des albums et en se produisant dans tous les meilleurs clubs de la ville. Bien entendu, il joue également dans divers festivals à travers le monde, tout en dirigeant son propre ensemble gospel et conduisant des chorales d’église. Il participe aussi à d’innombrables projets discographiques d’autres artistes (voir son site internet officiel). On le retrouve notamment, en 2003, dans le magnifique Deacon John’s Jump Blues, en 2004, sur le non moins magnifique N'Awlinz: Dis Dat or d'Udda de Dr. John, ainsi que sur le superbe hommage du Dirty Dozen Brass Band à Tuba Fats intitulé Funeral For A Friend. Malheureusement, depuis 1999, n’ayant plus de contrat avec une grande maison de disques, ses enregistrements sont mal distribués et donc assez difficiles à trouver. De plus, à un moment donné, de nombreuses œuvres de charité l'ont sollicité. Il a alors décidé de leur réserver, à elles seules, le droit de vendre ces disques. Il est toujours propriétaire des droits mais ce sont les œuvres de charité qui touchent directement l'argent des ventes.
Comme beaucoup d’artistes à New Orleans, Davell Crawford a presque tout perdu lors de l’ouragan Katrina, fin 2005, sa maison et son studio d’enregistrement. Il reste cependant très actif, se consacrant activement à aider et produire de jeunes artistes locaux, mais aussi à enseigner la musique à des enfants. Que ce soit sous son nom ou avec The Davell Crawford Organ Quartet, The Davell Crawford Singers, Davell Crawford & His Quartet ou bien encore Davell Crawford Movement, chacune de ses apparitions est un événement.

Jeune prodige, Davell Crawford a été surnommé « piano prince of New Orleans ». Homme de scène extraordinaire, il est un phénomène capable d’enthousiasmer n’importe quel public. Ayant débuté sa carrière très jeune, il a eu l’intelligence de faire des « breaks » afin de ne pas se brûler les ailes et garder ses capacités créatives. Il est également très actif socialement à New Orleans où il s’implique dans l’éducation musicale et sociales d’enfants, tout en poursuivant une carrière internationale de musicien talentueux, reconnu et très demandé.

Discographie

Live At Bourbon Street Musi Club

Emotion Produções (Brésil)

1995

Let Them Talk

Rounder

1995

Just Friends

Her

1996

The B-3 And Me

Bulleye Blues

1998

Love Like Yours And Mine

Bulleye Blues

1999

Born With The Funk

Mardi Gras

1999

My Gift To You

Basin Street

2013

The Piano In The Vaults, Vol. 1

Basin Street

2016

Dear Fats, I Love You

Basin Street

2019


Mon choix : My Gift To You (Creole Man / River-White Socks & Drawers / Junco Partner Cud'lin Joe / The River Of Dreams / Fire And Rain / Southern Nights-Many Rivers To Cross / Don't Ever Be Blue / Louisiana Sunday Afternoon / Southern Girl / Southern Woman (ain't nothin' like a) / Stranger In My Own Home / Until I See You In A While / Going Back To Louisiana / Can't Find My Way Home / Ode To Louisiana)

L’album de la maturité. Un véritable petit chef d’œuvre ! Les arrangements, les chœurs, les cuivres, les compositions, les reprises, tout est magnifique. Entre ballade jazzy, funk new orleans, ambiance ‘voodoo’, piano solo, la palette musicale est hyper variée et les musiciens fantastiques (la présence de Dr. John sur ‘Going Back To Louisiana’, notamment) font de cet album un ‘Essentiel’ de la musique de New Orleans !

Internet : https://myspace.com/musicdavellcrawford