Fats DOMINO

(1928 - )

Chanteur / Pianiste

R’n’B / R’n’R

26/02/1928

Naissance d’Antoine Domino, à New Orleans, le dernier enfant d’une famille créole de neuf enfants. Ses parents, Aintoine, Sr. et Donatile, originaires de Vacherie, en Louisiane, s’étaient installés à New Orleans quelques années plus tôt dans l’espoir de trouver du travail au port de la grande ville. Aintoine passe donc sa jeunesse dans le ‘Ninth Ward’, menant une vie rurale dana un environnement où la musique est partout présente. Son père joue du violon et samère, de l’accordéon, mais c’est son beau-frère, Harrison Verrett, musicien professionnel de dixieland, qui joue de la guitare et du banjo avec Papa Celestin, Kid Ory et d’autres, qui l’initie à la musique dès son plus jeune âge en lui apprenant le piano.

1903 – 1947

Dès l’âge de dix ans, Antoine Domino se produit occasionnellement en public et, surtout accompagne parfois Verrett dans le French Quarter. Petit à petit Verrett, constatant les progrès de son élève, lui trouve des petits boulots. Antoine Quitte alors l’école et pratique divers métiers pour venir en aide à sa famille. Alors adolescent, le jeune Antoine Domino se produit déjà environ trois soirs pas semaine.

1947 - 1949

Dès 1947, il intègre l’orchestre du bassiste Billy Diamond, très actif à New Orleans, avec lequel il joue des reprises de rhythm and blues. C’est Billy Diamond qui le premier le surnommé Fats, d’une part à cause de son physique et de sa bonhomie – Il a a alors 19 ans et pèse 110 Kg - et, d’autre part, parce-qu’il aime bien Fats Waller. En 1948, il se marie avec Rose Mary Hall, une amie d’enfance et s’installe dans une petite maison, près de ses chez ses parents. Le couple aura quatre filles et quatre garçons, tous affublés d’un prénom commençant par la lettre A !  En cette fin de décennie, la mode des big bands décline et le jeune Fats Domino se tourne vers le R’n’B et écoute des gens comme Roy Milton, Amos Milburn, Joe Turner et, surtout, Louis Jordan ainsi que les ténors du boogie-woogie et les pianistes locaux comme Jack Dupree, Archibald, Professor Longhair et Tuts Washington. Sur les encouragements de Billy Diamond, Fats commence à chanter et devient vite l’attraction principale du Hide Away Inn où l’orchestre se produit.

1949 - 1950

La presse locale le remarque et, lorsque Lew Chudd, le patron des disques Imperial, vient à New Orleans quelques mois plus tard, Dave Bartholomew l’emmène au Hide Away Inn pour juger du jeune talent. A l’entracte, Dave Bartholomew présente Fats à Lew Chudd, déjà intéressé par The Junker Blues, une des chansons de Fats. Il luipropose d’enregistrer un disque et c’est ainsi que Fats signe un contrat avec Imperial, bien conseillé par son beau-frère. Avant la séance d’enregistrement, Dave Bartholomew et Fats retravaillent la chanson The Junker Blues afin d’enlever toute allusion à la drogue. Ils écrivent un texte, en référence à une émission de radio très en vogue à l’époque The Fat Man, collant bien au physique du jeune Antoine. La chanson, ainsi que d’autres issues de leur toute nouvelle collaboration, est enregistrée le 10 décembre 1949 au studio J&M avec l’orchestre de Dave Bartholomew, sur une seule piste, ce qui interdisait toute modification. Bien que peu satisfait du résultat, Bartholomew fut donc obligé d’accepter que le disque sorte ainsi. Il fut initialement publié en face B de Detroit City Blues, mais l’engouement fut tel qu’il fut republié en face A. En dix jours, 100000 exemplaires furent vendus. Le titre entra dans les charts du Billboard le 24 mars 1950 pour atteindre la sixième place et y rester trois semaines. Il devint disque d’or (1 million d’exemplaires) et est aujourd’hui considéré par beaucoup comme le premier disque de Rock’n’Roll. Grâce au succès du disque, Imperial organisa une tournée en Californie t dans le Sud-Ouest des Etats-Unis, toujours avec l’orchestre de Dave Bartholomew. Tout le monde pressent dès ce moment-là que Fats deviendra une vedette. De retour à New Orleans, une nouvelle session d’enregistrement est organisée qui donnera le disque Boogie Woogie Baby / Little Bee. Puis un troisième disque, issu de la première session, est publié avec Hide Away Blues et She’s My Baby. Fais retourne en studio en septembre 1950 et enregistre Every Night About This Time qui monte à la cinquième place du hit-parade R’n’B. Ce disque va définir le style de piano de Fats Domino, principalement axé sur l’utilisation de triplets, inspiré du style du californien Little Willie Littlefield. Mais après une tournée dans le Midwest avec Prof. Longhair, Dave Bartholomew se brouille avec Lew Chudd à cause d’une différence de traitement financier par rapport à Al Young, et quitte Imperial.

1951 – 1952

Cela oblige Fats Domino à enregistrer avec son orchestre régulier qui comprend alors Billy Diamond à la basse, Buddy Hagans au sax ténor, Emmett Fortner (alias Wendell Duconge) au sax alto, Walter ‘Papoose’ Nelson à la guitare et Clarence ‘Teenoo’ Coleman à la batterie. En janvier 1951, il enregistre Tired Of Crying / What’s The Matter Baby, puis Don’ Lie To Me et Rockin’ Chair un mois plus tard, mais sans grand success. Les séances étaient supervisées par Al Young. En janvier 1952, Fats Domino enregistre Goin’ Home qui deviendra au printemps, son premier N° 1 R’n’B. Ironiquement, c’est une autre chanson de New Orleans produite par Dave Bartholomew, Lawdy Miss Clawdy par Lloyd Price, qui déloge Goin’ Home du sommet , après seulement une semaine… alors que c’est Fats qui y joue du piano ! Le titre restera N°1 pendant deux mois, alors que Goin’ Home stagne à la deuxième place. Après cet épisode, Lew Chudd et Dave Bartholomew se réconcilieront grâce à l’intervention de Joe Banashak.

1952 – 1954

En septembre 1952, de retour en studio avec Dave Bartholomew, Fats enregistre une reprise du Mardi Gras In New Orleans de Professor Longhair, qui sera publiée sur la face B de Goin’ To The River début 1953 (N°2 R’n’B). D’autres titres seront publiés et, à la fin de l’année, Fats a déjà vendu plus de quatre millions de disques. Imperial lui fait alors signer un nouveau contrat, s’engageant pour une durée de neuf ans. L’année 1954 n’apporte pas de nouveaux tubes, mais Fats passe quand même une grande partie de l’année en tournée. Il participe, entre autre, à l’un des spectacles organisés par Alan Freed à Brooklyn. En septembre 1954, il est opéré des amygdales, mais reprend vite la route, se produisant à Los Angeles devant une foule de 25000 personnes et où il rencontre Louis Armstrong, un autre néo-orléanais.

1955 – 1956

Après une nouvelle participation au show d’Alan Freed en janvier, Fats enregistre Don’t You Know qui atteint la 7ème place du hit-parade R’n’B. Puis vint Ain’t It A Shame ! Restant onze semaines en haut des hit-parades, c’est alors son plus gros succès, obtenant même la triple couronne  décernée par Billboard pour une chanson classée première dans les trois classements des distributeurs, des juke-box et des disc-jockeys. Ain’t It A Shame est le premier titre de Fats à entrer dans le classement Pop, restant une semaine à la 86ème place. Il fut aussi le premier titre de Fats à ^petre repris par un artiste blanc, Pat Boone, dont la version atteignit la 21ème place ! Dès lors, les événements s’accélèrent ; La La, la face B est même adoptée par l’équipe de football de Stanford ! Les deux sorties suivantes, All By Myself et Poor Me grimpent à la 3ème place R’n’B et, en 1956, Bo Weevil culmine à la 35ème place du classement Pop… lorsqu’il est repris par Teresa  Brewer (N° 17 !). C’est le moment que choisi Imperial pour éditer le premier album de Fats reprenant tous ses tubes depuis The Fat Man : Rock And Rollin’ With Fats Domino.

1956

Le superbe I’m In Love Again devint le troisième N° 1 R&B de Fats et son premier titre à entrer dans le Top 10. My Blue Heaven, sur la face B, fut N° 21 et devient le premier tube de Fats en Angleterre. En 1956, When My Dream Boat Comes Home, et en face B, So Long, furent respectivement N° 20 et N° 44. Mais Fats Domino n’avait pas encore atteint le sommet. En juin, alors qu’il était à Los Abgeles avec son orchestre, il décida d’enregistrer une reprise de Blueberry Hill, malgré le peu d’enthousiaisme de Dave Bartholomew. Le titre, bien que seulement en face B de Honey Chile, se révéla être son plus gros tube. Avec plusieurs titres dans les hits-parades, Fats passe la deuxième moitié de l’année sur la route, faisant notamment une apparition, en novembre, dans le fameux Ed Sullivan Show où il joua Blueberry Hill. Avant la fin de l’année, Blue Monday, une reprise de Smiley Lewis, lui donna un nouveau N° 1 R&B, bien qu’enregistré un an et demi plus tôt.

1957

Dès janvier, I’m Walking fut son troisième N° 1 R&B consécutif. Cette même année, Imperial publia l’album This Is Fats, ainsi que le EP Here Comes Fats Domino. Lew Chudd exploitait toutes les possibilités de promouvoir ses artistes. A cette époque, Hollywood produisait des films pour ce nouveau public que constituaient les adolescents. Fats apparaît dans quatre films : Shake, Rattle and Rock, Jamboree, The Big Beat, et le meilleur The Girl Can’t Help It, dans lequel il interprète Blue Monday. En deux ans, Fats Domino avait eu 18 titres classés dans le Billboard Hot 100 ! Loin devant n’importe quel autre artiste R&B ! Premier artiste R&B à gagner un million de dollars, Fats prenait $ 2500 par spectacle à l’époque.

1958 – 1959

Fats commence l’année avec une reprise Chris Kener, Sick and Tired, qui grimpa à la 22ème place du Hot 100. Fats a trente ans et peut maintenant s’offrir une belle demeure et plusieurs Cadillacs ! En novembre 1958, il était de retour dans le Hot 100 avec Whole Lotta Lovin’, une chanson basée sur le fameus ‘second line beat’ typique de New Orleans. Puis ce fut le tour de I’m Ready (N° 16 Pop, N° 7 R&B), Margie (la face B ; N° 51 Pop), et le single I Want To Walk You Home / I’m Gonna Be A Wheel Someday dont les deux faces entrèrent dans le Top 20. Fats clôtura l’année avec Be My Guest qui, lui, entra dans le Top 10. A la in de la décennie, seul Elvis presley avait vendu plus de disques que Fats Domino !

1960 - 1961

Imperial publia cinq singles de Fats Domino en 1960 et chaque titre entra dans les charts ! Avec une sixième place, c’est l’inoubliable Walking To New Orleans qui fit le meilleur score. En plus des singles, Imperial poursuivit la publication d’albums aux titres alléchants comme A Lot Of Dominos, The Fabulous Mr. D, et Let’s Play Fats Domino. Dave Bartholomew et Fats arrivaient tout juste à suivre le rythme de leur maison de disques. Il fallait toujours de nouvelles chansons. Ils puisèrent alors dans le répertoire de Tin Pan Alley… et les cordes se firent de plus en plus présentes ! Les singles se succédèrent. A cette époque, Imperial en publiait en moyenne cinq par an, ainsi que deux albums. Il y eut notamment Fell In Love On Monday (N° 32 Pop), Shu Rah (également N° 32 Pop), It Keeps Raining (N° 23 Pop), et le désormais classique My Girl Josephine (N° 14 Pop) ; suivis par Ain’t That Just Like A Woman, une reprise de Louis Jordan, What A Price et Let The Four Winds Blow (N° 15 Pop), une autre reprise, de Roy Brown, cette fois-ci, début 1961. Mais son succès commençait à s’émousser. Bien que What A Party atteignit la 22ème place, le single suivant, Rockin’ Bicycle, ne dépassa pas la 83ème ! Avant la fin de l’année, il sortait pourtant un single fantastique avec Jambalaya et I Hear You Knockin’ qui furent respectivement N° 30 et N° 67, alors que deux ans auparavant, ils seraient assurément entrés dans le Top 10.

1962 – 1963

C’est en 1962 que Fats effectue sa première tournée en Europe, participant entre autre à deux festivals en France, avant de se rendre à Hambourg, en Allemagne. You Win Again (N° 22 Pop), encore une chanson d’Hank Williams, fut son dernier titre à entrer dans le Top 4, début 62 et, en avril, Fats enregistrait chez Cosimo Matassa cinq titres qui allaient s’avérer être les derniers pour Lew Chudd. Après neuf années passées chez Imperial, et 78 titres dans les charts, son contrat arrivait à son terme. En fait, Lew Chudd jeta plus ou moins l’éponge en vendant Imperial à Liberty Records.

1963 – 1965

Fats signa finalement pour cinq ans avec ABC-Paramount Records pour un montant annuel de $ 50000. Les séances d’enregistrement furent dès lors organisées à Nashville et supervisées par des producteurs comme Bill Justis, Sid Feller ou Falcon Jarvis qui, cherchant à moderniser le son de Fats, rajoutèrent cordes et chœurs à foison. Son premier album poua ABC, en 1963, Here Comes Fats Domino, en est le témoignage. Mais seuls deux titres, sortis également en single (When I’m Walkin’ (Let Me Walk) et Red Sails In The Sunset), firent une apparition dans les hits-parades. Liberty ne resta pas Inactif et publia un album d’inédits, retravaillés par leurs soins pour se rapprocher du son ABC : Here He Comes Again ! (Même le titre était copié sur ABC !) Bill Justis produisit l’album suivant, Fats On Fire ; médiocre, il n’obtint aucun succès.  Pour le troisième, Getaway With Fats Domino, ils supprimèrent les cordes et les chœurs, mais le seul titre à entrer dans le Top 100, Heartbreak Hell, n’atteint que le N° 99 ! En 1964, ABC publia encore deux singles, Lazy Lady et Sally Was A Good Old Girl, et mit fin au contrat de Fats l’année suivante.

1965 – 1967

Malgré l’absence de succès dans les charts, Fats restait très populaire, ce qui lui permettait d’être dix mois sur douze en tournée dans tout le pays. EN 1966, il signa chez Mercury qui publia notamment un superbe album live enregistré au Flamingo Hotel de Las Vegas. On y retrouve un Fats Domino en pleine forme. Mais après un un album avorté, leur collaboration s’arrêta là !

1967

En mars 1966, Brian Epstein le manager des Beatles, le fit venir pour la première fois en Angleterre, au Seville Theatre de Londres. La même année, Fats Domino et Dave Bartholomew se retrouvèrent de nouveau dans le studio de Cosimo Matassa pour enregistrer un nouvel album. Ils ne cherchèrent pas à recréer le son  Imperial, mais plutôt à capturer l’esprit de New Orleans pour produire quelque-chose de moderne. Deux singles furent publiés sur Braodmoor, le label de Dave Bartholomew, Work My Wa yUp Steady et Wait ‘Til It Happens To You.

1968

Maintenant sous contrat avec Warner/Reprise pour cinq ans, Fats est envoyé à New York pour enregistrer. Produit par Richard Perry, on y retrouve notamment James Booker au piano, King Curtis au sax et Earl Palmer à la batterie, et Randy Newman faisant quelques arrangement de cuivres. ; il s’intitule Fats Is Back. Il obtint alors, grâce à la reprise des Beatles, Lady Madonna, son dernier titre à entrer – de justesse – dans les charts… à la 100ème place ! Ne sachant pas vraiment quoi faire avec un tel artiste, Warner accepta de le libérer de son cantrat en échange des bandes Broadmoor qu’ils publièrent, sans aucune promotion, sous le simple titre de Fats… évidemment sans aucun succès.

Années 1970

Malgré l’absence de contrat discographique, Fats Domino continua de tourner abondamment. On a pu l’entendre le 17 mai 1973 à la salle Pleyel, à Paris. Peu après un grave accident de voiture qui coûta la vie au bassiste James Davis, plusieurs membres de son orchestre s’en allèrent. En 1975, il travaillait de nouveau avec Dave Bartholomew, ainsi que Lee Allen et Herb Hardesty, ses fidèles lieutenants ! En 1978, il produisit lui même un album enregistré au Sea-Saint studio d’Allen Toussaint. L’album, Sleeping On The Job, dans lequel il joue du synthétiseur (!), sortit en Europe sur Sonet. Deux ans plus tard, Fats réédita le disque sous son propre label, F.D., avec deux inédits, sous le nom de Fats Domino 1980.

Années 1980

Durant les années 80, Fats Domino resta actif essentiellement à travers ses multiples concerts. Il n’entra en studio qu’à deux reprises : en 1980, pour enregistrer Whiskey Heaven pour la B.O. du film de Clint Eastwood, Any Which Way You Can, et en 1984 pour une version de My Toot Toot de Rockin’ Didney, avec Doug Kershaw. En 1986, il participa, avec Ray Charles et Jerry Lee Lewis, à une émission HBO spéciale à New Orleans, intitulée Fats Domino And Friends. En juillet de la même année, il entreprit une ambitieuse tournée de soixante concerts en deux mois, avec un orchestre de onze musiciens. C’est cette année encore qu’il fut élu au Rock and Roll Hall of Fame, en même temps que James Brown et Jerry Lee Lewis. L’année suivante, en 1987, il reçoit le Grammy Lifetime Achievement, consacrant une carrière exemplaire.

Années 1990

A plus de soixante ans, Fats Domino profite maintenant tranquillement de la vie, bien que toujours plus ou moins actif à l’occasion d’une tournée internationale ou d’un festival. La municipalité de New Orleans décréta le 24 novembre 1991, journée Fats Domino, et lui remit les clés de la ville. En 1992, EMI, propriétaire des bandes Imperial mit sur le marché un coffret de 100 titres intitulé They Call Me The Fat Man. Un album de Noël, Christmas Is A Special Day, fut publié l’année suivante, plus tard réédité sous le titre Christmas Gumbo. C’est à ce jour le dernier album studio de Fats Domino… hormis les multiples compilations et enregistrements publics qui nous sont proposés régulièrement. En 1998, le Président George Clinton le décora de la médaille des Arts, l’une des plus hautes distinctions artistiques américaines. En janvier 1999, il joua à guichets fermés pour le cinquième anniversaire du House Of Blues de New Orleans. Tous les billets, pourtant à $ 100, furent vendus d’avance. La même année il se produisit au New Orleans Jazz & Heritage Festival, avec Dave Bartholomew, puis, à l’automne, lors de l’ouverture du casino Harrah, en bas de Canal street.

Années 2000

Fats continue de se produire épisodiquement, notamment au Jazz Fest de New Orleans. Ce fut le cas en 2001 où sa prestation fut enregistrée et fut finalement publiée en 2003. Il vit alors à New Orleans, dans le 9th ward, avec sa femme, Rosemary, avec qui il a eu huit enfants dont les prénoms commencent tous par la lettre A. En 2004, le magasine Rolling Stone publie une liste des « 100 plus grands artistes de tous les temps » et Fats est à la 25ème place ! Mais en 2005, le cyclone Katrina va bouleverser sa vie. Il refuse tout d’abord d’évacuer sa maison, notamment à cause de la mauvaise santé de sa femme, puis on le croit mort. Une pancarte avec le message suivant est peint sur sa maison : RIP Fats.  You will be missed (Repose en Paix, Fats. Tu vas nous manquer) ! Finalement, il s’avère qu’il a été sauvé par un hélicoptère des garde-côtes et transporter à Baton Rouge. Il fut ensuite hébergé par JaMarcus Russell, un ‘quarterback’ de l’équipe de football américain de la Louisiana State University, qui était le petit ami de la petite fille de Fats. Fats avait perdu quasiment tous ses biens. En janvier 2006, les travaux de réparation de sa maison furent entrepris alors que Fats et sa famille résidaient maintenant à Harvey. Initialement annoncé pour le Jazz Fest de 2006, mais trop malade, il n’y fera qu’une brève apparition pour saluer le public. Un album, Alive And Kickin’, est publié au début 2006 au profit de la Tipitina’s Foundation qui aide les musiciens dans le besoin. Les hommages se succèdent et Fats fera finalement son retour sur scène le 19 mai 2007, au fameux Tipitina’s de New Orleans. Une fondation fut créé et des concerts organisés pour l’aider à reconstruire sa maison.

Fats Domino est considéré comme un pionnier du rock’n’ roll. Chanteur de rhythm and blues jovial et chaleureux, s’exprimant avec de charmantes intonations créoles, il fut l’un des plus gros vendeurs de disques de la période 1955-1962. Sa musique n’a pas pris une ride et s’écoute toujours avec beaucoup de joie. Il est devenu une icône de la musique de New Orleans. Après avoir reçu le Lifetime Achievement Award du magazine OffBeat début 2007, Il fut intronisé au Louisiana Music Hall of Fame en septembre 2007.

Discographie

Rock And Rollin’ With Fats Domino

Imperial

03/1956

Fats Domino Rock And Rollin’

Imperial

08/1956

This Is Fats Domino

Imperial

12/1956

Here Stands Fats Domino

Imperial

03/1957

This Is Fats

Imperial

03/1957

The Fabulous Mr. D

Imperial

1958

Fats Domino swings (12.000.000 Records)

Imperial

12/1958

Let’s Play Fats Domino

Imperial

09/1959

Fats Domino Sings (Million Record Hits)

Imperial

01/1960

A Lot Of Dominos

Imperial

10/1960

I Miss You So

Imperial

01/1961

Let The Four Winds Blow

Imperial

06/1961

What A Party

Imperial

10/1961

Twistin The Stomp

Imperial

02/1962

Million Sellers by Fats

Imperial

05/1962

Just Domino

Imperial

09/1962

Walking To New Orleans

Imperial

01/1963

Let’s Dance With Domino

Imperial

05/1963

Here He Comes Again

Imperial

08/1963

Here Comes Fats Domino

ABC

1963

Fats On Fire

ABC

1963

Getaway With Fats Domino

ABC

1963

Fats Is Back

Warner/Reprise

1968

Fats

Warner/Reprise

1970

Sleeping On The Job

Sonet

1978

Fats Domino 1980 (Sleeping On The Job + 2 inédits)

F.D.

1980

They Call Me The Fat Man (coffret)

EMI

1992

Christmas Is A Special Day

Capitol

1993

Live ! from the New Orleans Jazz & Heritage Festival 2001

Shout! Entertainment

2003

Alive And Kickin’

Tipitina’s Foundation

2006

Mon choix : Fats Is Back (My Old Friends / I’m Ready / So Swell When You’re Well / Wait Till It Happens To You / I Know / Lady Madonna / Honest Papas Love Their Mamas Better / Make Me Belong To You / One For The Highway / Lovely Rita / One More Song For You) – réédité en CD en 1999 chez Bullseye Blues

Hormis la quantité de compilations de ses grands tubes, ce disque est une petite merveille qu’il faut savoir déguster… Après un bref rappel de ses grands tubes des années cinquante, Fats fait la démonstration de son talent que ce soit sur de nouveaux titres, des nouvelles versions de ses anciens succès ou des reprises de classiques de Beatles !

Pour en savoir plus : The Soul of New Orleans, A legacy of Rhythm and Blues de Jeff Hannusch, dans lequel l’auteur lui consacre un chapitre ; Blue Monday – Fats Domino and The Lost Dawn of Rock’n’Roll, par Rick Coleman (Da Capo Press, 2006)

Films : Shake, Rattle and Rock, Jamboree, The Big Beat, The Girl Can’t Help It

Internet : www.fats-domino.com / www.tsimon.com/domino.htm  / www.fatsonline.nl / www.history-of-rock.com/domino.htm