John FRED

(1941 - 2005)

Chanteur

Rhythm and Blues / Pop

08/05/1941

Naissance à Baton Rouge de John Fred Gourrier, fils de Fred Gourrier, ancien joueur professionnel de base-ball des Tigers de Detroit. Le jeune John devient vite un sportif accompli, pratiquant le basket et le base-ball. Un jour, alors qu’il se rend à l’école à vélo, il entend une chanson et s’arrête, impressionné,  pour demander ce que c’était. Il s’agissait du Hearts Of Stone de Champs. C’était en 1955 et dès lors, il se mit à écouter l’émission de Poppa Stoppa, la seule à diffuser de la musique noire à New Orleans à l’époque. En 1957, il assiste à un concert de Little Richard ; ce fut le déclic.

1958 – 1961

L’année suivante, il commence à chanter sérieusement. Un jour, alors qu’il assistait à une soirée animée par un orchestre, le chanteur eut une extinction de voix. John sauta sur l’occasion, monta sur scène et chanta les tubes de Fats Domino. Avant la fin de 1958, il avait formé son premier groupe, avec des copains de lycée, toujours fortement influencé par la musique de Fats Domino. John Fred and his Playboys (ainsi nommé en référence à Hugh Hefner !) signa un contrat avec Sam Montalbano, le patron de Montel Records. Montalbano organisait des soirées au Catholic Youth Center de Baton Rouge. Constatant qu’une de leurs chansons, Shirley, était particulièrement appréciée du public, il décida de l’enregistrer et envoya John Fred au studio de Cosimo Matassa à New Orleans. Selon la légende, il arriva au studio alors que Fats Domino et son groupe terminaient l’enregistrement de Whole Lotta Lovin’. C’est donc le groupe de Fats Domino qui joua sur Shirley ! Dès le début de 1959, le titre (Montel SJM-1002) entra dans le Hot 100 et grimpa jusqu’à la 82ème place ! Grâce à ce succès, John Fred put se rendre à New York et participa notamment à l’émission de télévision d’Alan Freed.

1961 – 1965

Son contrat avec Montel Records ne fut pas reconduit, mais ayant obtenu une bourse d’étude grâce au basket, John Fred entra au Southeastern Louisiana College de Hammond pour trois ans.

1965  – 1967

Son diplôme en poche, John Fred reforma son groupe qui s’appelait maintenant His Playboy Band, car un autre groupe avait, depuis, utilisé le nom des Playboys. Le groupe se mit à tourner régulièrement et obtint une certaine notoriété locale lui permettant de demander la somme de 1250 dollars pour une soirée ! Ils enregistrèrent une reprise du Boogie Children de John Lee Hooker, qu’ils couplèrent avec Walking With Frankie de Frankie Lee Sims. Le disque sortit sur N-Joy Records, une toute petite maison de disque de West Monroe, dirigée par un pharmacien, Rob ‘Rocky’ Robin. Ce dernoer, constatant qu’il n’avait pas la capacité de répondre à la demande et d’attaquer le marché national, céda le disque à Stan Lewis des disques Jewel/Paula, à Shreveport. Le groupe obtint plusieurs hits, dont Up And Down, qui marcha très bien dans le Sud et fut N° 1 à New Orleans. C’est alors que Stan Lewis fit publier une photo du groupe dans Billboard. A partid de ce moment-là, tout le monde sut  qu’il s’agissait d’un groupe de blancs et les stations de radio noires cessèrent de diffuser la chanson ! Dépité, le groupe se tourna alors vers la pop. Ils commencèrent par enregistrer Agnes English, superbe chanson, mais qui n’obtint aucun succès.

1967  – 1968

Par contre, le disque suivant, une chanson en référence à la mode des grosses lunettes de l’époque, indirectement inspirée du Lucy In The Sky With Diamonds des Beatles, fut un énorme tube international. La première fois que John Fred entendit la chanson des Beatles , il crut entendre « Lucy In Disguise With Diamonds ». La phrase resta gravé dans sa mémoire et donna le non à la chanson Judy In Disguise (With Glasses)… qui détrôna le Hello, Goodbye des Beatles en tête du hit-parade, le 20 janvier 1968 ! La chanson fut un succès planétaire : N° 1 dans 42 pays ! Mais ni John Fred, ni Stan Lewis n’avait lamoindre idée de comment faire après un tel succès. Pye Records, qui avait acquis les droits de distribution en Angleterre les aida à mettre sur pied une tournée dans ce pays. John Fred and his Playboy Band purent ainsi jouer aux côtés d’artistes comme Jimi Hendrix et Traffic, visiter les locaux d’Apple à Londres et rencontrer les Beatles.

1968  – 1969

L’album suivant, Permanently Stated, très (trop ?) produit, fut bien reçu par la critique, mais n’obtint pas le succès escompté auprès du public. Seul Hey, Hey Bunny entra dans le Top 100, mais sans dépasser la 57ème place.

1969  – 1983

Le groupe se sépara en 1969 et John Fred signa un nouveau contrat chez UNI Records, une toute nouvelle sous-marque de MCA. Malgré un album, Love My Soul, rien ne se passa ! En 1975, John Fred pris la responsabilité d’un studio, à Baton Rouge et travailla comme producteur. Son travail pour l’album Soul Queen Of New Orleans d’Irma Thomas (Maison de Soul, 1978) et, avec Dan Penn, sur le magnifique album Safe With Me, toujours d’Irma Thomas (RCS, 1979), fut remarqué. En 1982, il est nommé vice-président de RCS Records, à Baton Rouge.

1983  – 2005

En 1983, John Fred reforme son Playboy Band et participe au New Orleans Jazz and Heritage Festival. Pour gagner sa vie, il continue d’écrire et d’enregistrer des jingles pour tout un tas de marques, tout en continuant à se produire. John Fred est élu au Louisiana Music Hall of Fame en 1991. En 1997, il forme The Louisiana Boys avec Joe Sampley et Gee Gee Shinn et publie un album éponyme sur le label Bayou Music. Deux ans plus tard, il publie I Miss Ya’ll chez Club Louisianne. Cet album contient, en fait, des titres enregistrés durant les vingt années écoulées, mais jamais sortis auparavant. Il a fallut attendre 2002 pour qu’un « vrai » nouveau disque de John Fred voir le jour. Il s’agit de Somebody’s Knockin’, un magnifique album de rock, qui démontrait que John Fred était toujours là, et bien là ! …mais plus pour longtemps !

15/04/2005

En plus des concerts en clubs ou dans les festivals, John Fred dirigeait un club de base-ball et animait une émission hebdomadaire sur WBRH intitulée « The Roots of Rock & Roll », jusqu’à sa mort, le 15 avril 2005 à New Orleans, due à des complications suite à une transplantation de rein subie quelques mois auparavant.

Tout le monde a, au moins une fois dans sa vie, entendu Judy In Disguise (With Glasses), le tube planétaire de John Fred ! Plus de six millions d’exemplaires vendus de part le monde.

Pourtant le talent de cet artiste ne se limitait pas à cette chanson, que ce soit en tant qu’auteur, producteur ou chanteur.

Il fut intronisé au Louisiana Music Hall of Fame en 2007.

Discographie

John Fred And His Playboys

Paula

1966

34:40 of John Fred and his Playboys

Paula

1967

Agnes English

Paula

1967

Permanently Stated

Paula

1968

Indy Bowl Classic A Mint Print (Une face / John Fred & Une face / The Uniques)

Paula

19??

Love My Soul

UNI

1970

Juke Box

Guinness

1977

Best of John Fred and the Playboys

Sugarcane

1984

Best of John Fred and the Playboys (réédition du LP Sugarcane)

Jin

1987

Judy In Disguise With Glasses (John Fred and His Playboy Band)

Repertoire

1991

The History Of John Fred and The Playboys

Paula

1991

Limited Edition (The Louisiana Boys)

Bayou Music

1992

The Louisiana Boys (The Louisiana Boys) [mêmes titres, dans un ordre différent]

Bayou Music

1993

I Miss Ya’ll

Club Louisianne

1999

Absolutely The Best Of

Fuel 2000

2001

…With Glasses… The Very Best Of

Westside

2001

Somebody’s Knockin’

TJ Records

2002

judy in disguise – out of left field (CD 4 titres)

Stateside

2006

Anthologie 1958 – 1969

Magic Carpet

2008

…With Glasses… The Very Best Of (réédition du CD Westside)

Fuel 2000

2009

Mon choix : Absolutely The Best Of (Judy In Disguise / Leave Her Never / Littke Dum Dum / Agnes English / Can’t I Get (A Word In) / Down To The Boogaloo / Doin’ The Best I Can / Sun City / No Letter Today / Love Come In Time / Outta My Head / She Shot A Hole In My Soul / Up And Down / Sad Story / Lonely Are The Lonely / Sometimes You Just Can’t Win / Boogie Children/Walking With Frankie)

Un aperçu des talents de John Fred de la grande époque Paula, avec, bien entendu, le tube Judy In Disguise, disponible en CD.  A écouter en priorité, les fabuleux Up and Dow et Boogie Children, véritables témoignages de ce que pouvait produire un groupe de blancs qui faisait de la musique noire !