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Henry GRAY (1925 - 2020) |
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Pianiste |
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Blues |
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19/01/1925 |
Naissance de Henry Gray, à Kenner, en Louisiane. Alors qu’il a un an, ses parents s’installent à Alsen près de Baton Rouge, où son père, très actif, devient fermier, tout en faisant le commerce de poissons et en travaillant pour la Standard Oil ! Le jeune Henry a dix ans lorsqu’il commence à apprendre le piano. Au bout d’un mois, son professeur, constatant qu’il en savait déjà autant qu’elle, le laisse apprendre seul. A cette époque, ses parents ne le laissent jouer que de la musique d’église. |
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1939 |
Lors d’un séjour chez une tante, à Chicago, il découvre l’activité musicale de la ville et prend conscience que c’est ici que tout se passe ! |
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Années 1940 |
Henry a 16 ans lorsqu’il commence à jouer dans le club Theresa d’Alsen. Ses parents lui ont finalement donné leur autorisation, voyant qu’il pouvait ainsi ramener de l’argent à la maison. Il entre au Leland College sans toutefois arrêter de jouer en club. |
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1942 - 1946 |
Pendant la guerre, il est envoyé dans le Pacifique Sud, ce qui lui vaudra une pension d’ancien combattant. |
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1946 - 1952 |
Démobilisé, il rentre à la maison, mais n’y reste qu’une semaine. Il se souvient de son premier séjour à Chicago et décide de s’y rendre pour devenir musicien professionnel. Mais il doit d’abord travailler dans une aciérie pendant un an. Cela ne l’empêche pas, bien sûr, de fréquenter les différents clubs de la ville. Au bout d’un temps, il décroche ses premiers engagements. Tout d’abord, avec Big Bill Broonzy, puis Tampa Red et le premier Sonny Boy Williamson. Sa rencontre avec le pianiste Maceo Merriweather sera déterminante. Il va lui apprendre le métier et devenir sa principale influence. A l’occasion, il joue également avec Little Walter, quand ce dernier n’est pas avec Muddy Waters. Au début des années 50, il intègre le Red Devil Trio du guitariste Hudson Showers avec qui il part en tournée. |
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1952 |
Sa réputation grandit et il commence à être sollicité pour enregistrer avec divers artistes de Chicago. Le 11 août 1952, Henri Gray fait sa première session d’enregistrement, avec Jimmy Rodger (The Last Time / Out On The Road Again sera publié chez Chess), avec qui il partira plusieurs fois en tournée. |
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1953 |
C’est en mai 1953, qu’Henry Gray fait ses premiers enregistrements sous son nom, en fait Little Henry, pour Leonard Chess. Il enregistre six titres, dont I Declare That Ain’t Right et Matchbox. Malheureusement, Chess ne les publiera… que vingt ans plus tard ! |
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1954 |
Finalement, Henry Gray est embauché par Little Walter, avec qui il va parcourir le pays. En janvier de la même année, il a fait sa première session d’enregistrement pour Howlin’ Wolf . |
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1955 |
En plus de son emploi chez Little Walter, il multiplie le travail en studio avec d’autres artistes : Billy Boy Arnold (Wish You Would), Jimmy Reed (Ain’t Got You), Jimmy Rodger (Blues All Day Long), Boddidley ou Junior Wells. Il se produit régulièrement avec tout le gratin de Chicago : J.B. Lenoir, Elmore James, Little Willie Foster, Magis Sam, Buddy Guy, Homesick James, Eral Hooker ou Freddy King. En tant que pianiste, il est très sollicité, au même titre que Otis Spann (généralement avec Muddy Waters) ou Little Johnnie Jones, mais aussi Eddie Boyd, Roosevelt Sykes, Willie Mabon et Sunnyland Slim. |
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1956 - 1968 |
Howlin’ Wolf lui fait une offre intéressante, ce qui l’amène à quitter l’orchestre de Little Walter. Ce sera le début d’une longue collaboration de douze ans ! Le groupe de Howlin’ Wolf est le ‘house band’ du Sylvio’s à Chicago, mais effectue également des tournées. Parfois, lorsque le patron est sur la route, il laisse le groupe seul avec Henry Gray comme leader. Bien entendu, Il participe aux enregistrements du patron. En 1959, il est l’un des deux premiers (avec Ray Charles) à acheter un piano électrique, un Wurlitzer. Cela lui permet de ne plus avoir à jouer sur des pianos tout désaccordés lorsqu’il est en tournée. En studio, cependant, il y a toujours un vrai piano ! Muddy Waters en achètera également un pour Otis Spann. En 1964, Willie Dixon le fait enregistrer avec Homesick James, Shakey Horton et Robert Nighthawk quelques titres qui sortiront en Grande-Bretagne, chez Decca. Il fait aussi des enregistrements en solo… qui ne verront jamais le jour ! Et le temps passe en tournées et sessions avec Howlin’ Wolf. |
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1968 - 1977 |
Lassé de cette vie avec Howlin’ Wolf, il plaque tout et rentre chez lui, en Louisiane. Mais l’activité musicale n’a rien à voir avec celle de Chicago. Il joue un peu avec Slim Harpo, mais, alors qu’il espérait intégrer son groupe, celui-ci décède. Il joue ensuite avec quasiment tous les artistes de blues de Louisiane comme Lazy Lester, Raful Neal, et Tabby Thomas, à qui il donne un coup de main pour monter sa ‘Blues Box’, son club, à Baton Rouge ; et aussi avec Guitar Kelly, Silas Hogan, Whispering Smith, Clarence Edwards et Rudy Richard. Mais il y a peu de travail, ce qui lui laisse du temps pour aller à la pêche… mais l’oblige à exercer divers métiers comme couvreur ou conducteur de bulldozers. Au début des années 70, Lazy Lester l’enmène à Crowley, chez le producteur J.D. Miller, où il enregistre deux titres (You’re My Midnigth Dream et Lucky, Lucky Man) qui obtiendront un petit succès pour le label Blues Unlimited. Grâce à cette nouvelle carte de visite, il est de plus en plus sollicité. Chris Strachwitz le fait participer à l’album Louisiana Blues qu’il fait avec Guitar Kelly, Silas Hogan et Whispering Smith pour son label Arhoolie. Puis, c’est Mike Vernon qui le produit pour le double album Swamp Blues qui paraît chez Blue Horizon en Grande-Bretagne. Dès le milieu des années 70, il fera son premier voyage en Europe, dont il deviendra un habitué. |
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1977 - 1988 |
C’est en Allemagne qu’il enregistre son premier album solo, pour Blue Beat, They Call Me Little Henry. Avec son orchestres, The Cats, il se produit sans cesse dans la région de Baton Rouge lorsqu’il n’est pas en tournée. En 1982, il apparaît sur l’anthologie Louisiana Blues parue sur Sunland. |
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Depuis 1988 |
Henry Gray signe chez
Blind Pig et publie son premier disque solo américain,
Lucky
Lucky Man.
On le retrouve ensuite sur le merveilleux Swampin’
de Clarence Edwards, en 1991 ; puis sur le Louisiana
Swamp
Blues - Vol. 1 : live,
sorti en 1995. Un autre live, Swampland
Jam :
Live,
avec Tab Benoit voit le jour en 1997. En 1999, il est nominé
pour un Grammy Award pour sa contribution à l’album
Tribute
To Howlin’ Wolf
sur Telarc. La même année, il sort deux albums,
l’un, superbe, Watch
Yourself,
avec le guitariste Paul Sinegal, l’autre, son premier en
public, enregistré avec son groupe, The Cats (Blues
Won’t Let Me Take My Rest
sur Blue Cat, le label de son bassiste et manager Andy Cornet).
Dans a foulée, sort Henry
Gray Plays Chicago Blues,
avec Bob Margolin et Kid Ramos, où l’on retrouve le
vrai son d’Henry Gray, comme il le dit lui-même.
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17/02/20 |
...jusqu’à ce jour de février 2020 où, à 95 ans, l’artiste tire sa révérence. |
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Installé à Scotlandville, au nord de Baton Rouge, Henry Gray était l’un des plus grands pianiste de blues toujours en activité jusqu’à l’age de 95 ans. Tout au long de sa carrière, il a joué avec les plus grands bluesmen de Chicago, puis de la Louisiane, devenant une référence. |
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Discographie |
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Louisiana Blues |
Arhoolie |
1970 |
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Swamp Blues |
Blue Horizon |
1970 |
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They Call Me Little Henry |
Blue Beat |
1977 |
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Louisiana Blues (anthologie) |
Sunland |
1982 |
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The Blues Of Henry Gray & Cousin Joe |
Storyville |
1984 |
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Lucky Man |
Blind Pig |
1988 |
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Thibodeaux's Cafe (Henry Gray, Clarence Edwards and Short Fuse) |
Sidetrack |
1992 |
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Louisiana Swamp Blues - Vol. 1 : Live |
Wolf |
1995 |
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Don’t Start That Stuff (Henry Gray & Short Fuse) |
Last Call |
1996 |
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Swampland Jam : Live |
- |
1997 |
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Tribute To Howlin’ Wolf |
Telarc |
1999 |
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Blues Won’t Let Me Take My Rest |
Blue Cat |
1999 |
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Watch Yourself |
Blue Cat |
1999 |
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Henry Gray Plays Chicago Blues |
Hightone |
1999 |
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Blues Won't Let Me Take My Rest |
Lucky Cat |
1999 |
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Henry Gray |
APO |
2000 |
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Watch Yourself |
Lucky Cat |
2001 |
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Live In Paris |
Lucky Cat |
2004 |
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Times Are Getting Hard |
Lucky Cat |
2009 |
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Lucky Man |
Blind Pig |
2011 |
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Electric Blues: Henry Gray In Concert |
Orange Leisure |
2012 |
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In Concert |
Vanilla OMP |
2012 |
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Bright Lights, Big City – Live |
Marylebone |
2014 |
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Boogie Woogie |
Rapier Music |
2014 |
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The Henry Gray & Bob Corritore Sessions Vol. 1 : Blues Won't Let Me Take My Rest |
Delta Groove |
2015 |
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Live At 2017 New Orleans Jazz & Heritage Festival |
Munck Music |
2017 |
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‘92’ (Henry Gray And The Creole Cats) |
Music Matters |
2017 |
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Mon choix : Henry Gray and the Cats: Live In Paris (It Hurts Me Too / Sweet Home Chicago / Out On The Road / Tutti Frutti / Rock Me / Showers Of Rain / Fannie Mae / Key To The Highway / Stagger Lee / The Twist / Boogie In The Dark / Lawdy Miss Clawdy / What'd I Say / Shake A Hand) Superbe prestation publique au fameux Méridien de Paris. Henry est en pleine forme, ainsi que l’excellent guitariste qu’est Paul ‘Little Buck’ Sinegal. Blues, Rock, R’n’B, tout y passe pour le plus grand plaisir …de l’heureux spectateur que j’étais ! |