GUITAR
GABLE (1937 - ) |
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Guitariste |
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Swamp Pop |
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17/08/1937 |
Naissance
de Gabriel Perrodin, à Bellevue, près d’Opelousas, dans une famille créole de
Louisiane du sud, d’origines noire, blanche et indienne. Son père joue de
l’accordéon et de l’harmonica et a la réputation d’être un formidable
musicien de cette musique qu’on appelle alors French Music et qui deviendra
plus tard le Zydeco. Il apprend à jouer de la guitare dès l’âge de douze ans et, comme tous les jeunes guitaristes de l’époque, est largement influencé par Guitar Slim et B.B. King. Il joue notamment les chansons de Clifton Chenier, la principale vedette locale de l’époque. |
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1953 – 1956 |
En 1953, il commence à jouer dans les night-clubs avec l’un de ses frères, Landry, lui aussi guitariste. Sa toute première apparition publique a lieu au club Gypsy T Room d’Abbeville. Il monte son groupe, The Swing Masters, en 1954, et se produit dans toute la région. Un prêtre de la paroisse, le père Millet, également professeur d’anglais, lui conseille un jeune musicien, saxophoniste et chanteur, du nom de Bernard Jolivette qui cherche un groupe. Le chanteur fait un essai lors d’un concert des Swing Masters et provoque le délire du public. Avec Clarence ‘Jockey’ Etienne, le batteur des Swing Masters, les deux nouveaux acolytes forment un nouveau groupe qu’ils appellent Guitar Gable and the Musical Kings featuring King Karl, surnom que s’est choisi le chanteur. L’orchestre devient vite l’un des meilleurs de toute la région du sud-ouest de la Louisiane et du sud-est du Texas, rivalisant avec Cookie and the Cupcakes. |
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1956 – 1959 |
Un
jour de 1956, le groupe rentre à Opelousas, de retour de Lake Charles où ils
n’ont pas pu voir Eddie Shuler, le patron de Goldband Records avec qui ils espéraient
enregistrer leur premier disque. Ils passent alors par Crowley et apprennent
qu’il y a un studio dans la ville. Ils s’y rendent et rencontrent Jay Miller,
le propriétaire. L’affaire est conclue et deux titres sont enregistrés ce
jour-là, dont l’instrumental Congo Mombo, avec son ‘african beat’.
Miller, qui y voyait un tube potentiel, le cède à Excello Records qui publie
le 45t en juillet 1956. La face B est une chanson intitulée Life Problem,
chantée par King Karl et qui deviendra un standard, avec le temps (voir la
superbe version d’Elton Anderson). Outre Guitar Gable et King Karl, le groupe
comprend alors John Johnson au piano, Clarence ‘Jockey’ Etienne à la batterie
et le frère de Guitar Gable, Clinton ‘Fats’ Perrodin à la basse. Effectivement,
le titre devient un tube et le groupe est très actif dans la région et joue
réguluèrement dans les clubs comme le Moonlight à Lafayette et le Clover à
lacassine. En
décembre 1956, Excello publie un deuxième single avec Irene et un
autre instrumental dans la veine de Congo Mombo, Guitar Rhumbo,
en face B. Guitar Rhumbo, trop semblable à Congo Mombo, ne donnera
rien. Mais Irene, s’avèrera être l’un des titres fondateurs d’un style, plus
tard dénommé Swamp Pop, et influencera quantité d’artistes locaux. L’immense
tube de Jimmy Clanton fin 1957, Just A Dream, sera directement inspiré
d’Irene. Le
groupe de Guitar Gable devient alors pour un temps le groupe de studio de jay
Miller. Composé de Guitar Gable à la guitare, de son frère Clinton ‘Fats’ à
la basse et de ‘Jockey’ Etienne à la batterie, et parfois complété de Tal
Miller au piano, le groupe fera des merveilles derrière des artistes comme
Slim Harpo, Lazy Lester, Classie Ballou ou Bobby Charles et participera à
définir un son unique issu d’un studio unique. Guitar
Gable chantait aussi lors des concerts, mais n’a jamais accepté d’être
enregistré estimant que sa voix ne passait pas bien sur disque. C’est donc
généralement King Karl qui chantait en studio. D’autres sessions furent
organisées chez Miller, notamment en février 1957 où, This Should Go On
Forever, une des chansons que le groupe jouait en concert, est
enregistré, puis en août 1957. Mais les trois nouveaux singles publiés par
Excello en 1957 et 1958 ne comprenaient pas le titre, Miller n’y croyant
pas ! Ce ne fut qu’après que la version de Rod Bernard devienne un tube
national en 1959, qu’il décida de le publier… mais c’était trop tard ! Le groupe restera très actif jusqu’à la fin de 1959 et Miller continua à utiliser les services des musiciens jusqu’à la fin de son contrat avec Guitar Gable. |
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1960 – 1962 |
Guitar Gable est appelé sous les drapeaux pour deux ans. Pendant cette période, le groupe est plus ou moins en sommeil, géré par King Karl. |
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1962 – 1968 |
Au retour de l’armée, Guitar Gable réactive le groupe, mais le départ de plusieurs musiciens et, surtout, l’invasion britannique de 1964 mettront un terme à l’aventure en 1968. |
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Années 70 |
Guitar Gable rejoint alors un groupe local de rhythm and blues, The Outcasts, très populaire dans le milieu étudiant de Lafayette. Il intègrera ensuite l’orchestre de Lynn August pour jouer du zydeco avant de travailler pour Lil’ Bob and the Lollipops avec qui il se produit deux à trois soirs par semaine. Mais il est contraint toutefois de prendre un ‘travail de jour’ comme réparateur de télévision chez Montgomery Ward TV à Lafayette. |
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1980 – 1995 |
A cause de gros problèmes de dos suite à un accident de voiture, il prend sa retraite de musicien et de réparateur de télévision en 1980. Son fils, Guitar Gable, Jr., reprend le flambeau et joue dans divers groupes de zydeco dont Zydeco Force. |
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Depuis 1995 |
C.C.
Adcock, un amoureux de cette musique qu’est le swamp pop, incita Guitar Gable
et King Karl à participer à des jam sessions avec son groupe. L’aboutissement
fut un concert au prestigieux Festival International de Louisiane de
Lafayette, en 1995. L’accueil fantastique qu’ils reçurent les amenèrent en
tournée à travers le sud de la Louisiane et au Texas, avec des étapes
mémorables comme le House of Blues de New Orleans ou Antone’s à Austin, ainsi
qu’au Baton Rouge Blues Festival. En
novembre 1998, il part en Europe participer au Blues Estafette d’Utrecht, aux
Pays-Bas, avec C.C. Adcock et King Karl. The Musical Kings est alors composé
de Fats Perrodin, Jockey Etienne & Hohn Hart. Toujours grâce à C.C. Adcock, il obtint un engagement pour le maintenant célèbre Ponderosa Stomp de 2002, 2003 et 2004, à New Orleans. En 2005, il faisait partie du Swamp Pop Summit organisé lors du New Orleans Jazz & Heritage Festival de 2005 avec notamment Warren Storm, Tommy McLain et Phil Phillips. |
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Parmi tous les guitaristes des bayous de Louisiane, peu peuvent se prévaloir d’une influence aussi importante que Guitar Gable. Son groupe et sa guitare ont définit un son unique qui marqua son époque et influença tous les ténors du swamp pop. |
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Discographie (discographie détaillée) |
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Cool,
Calm, Collected (Guitar Gable with King
Karl) |
Flyright 599 |
1984 |
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Mon choix : Cool Calm Collected (Cool Calm
Collected / This Should Go On Forever / Goodbye Baby / Life Problem / Congo
Mombo / Have Mercy On Me / String Bean / Walking In The Park / Please Operator
/ Mary Lou / No Matter Who / Walkin With The Kings / Irene / Long Way From
Home) La plupart de ses singles Excello enregistrés chez Jay D. Miller sont là, augmenté de six inédits de qualité. Bien entendu, on y trouve Irene, Life Problem et This Should Go On Forever, ses trois principaux titres de gloire ! Pas besoin de dire qu’il s’agit d’un superbe swamp pop qui influencera énormément tous les artistes de ce style. |
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Pour
en savoir plus : Swamp Pop – Cajun and Creole Rhythm and Blues, par Shane K.
Bernard (University Pres of Mississippi, 1996) |
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