Jazz Moderne

Dans les années 50 et 60, le jazz moderne, issu du be-bop, n'était que très peu représenté à New Orleans. Le 'sauvetage' allait venir d'une famille, les Marsalis, dont le père Ellis, un futur enseignant, après avoir assisté à un concert de Dizzy Gillespie en 1949, consacrera sa vie à maintenir actif et à développer le jazz dans sa ville. Après une brève période avec Ornette Coleman en 1956, il demeurera dans la région de New Orleans à jouer du piano, bien que ses premiers instruments furent la clarinette et le saxophone, notamment dans l'orchestre de dixieland de Al Hirt. Il trouva sa voie en devenant professeur de musique au New Orleans Center for the Creative Arts (NOCCA), tout en continuant à donner des concerts.

Quatre de ses six fils, Branford, Wynton, Delfayo et Jason, se feront un nom dans le milieu du jazz. Il faudra attendre le début des années 80 pour qu'un album, "Fathers & Sons", sorti sur leur propre maison de disques Elm, voit le jour. Ellis y joue du piano, Branford du saxophone et Wynton de la trompette. Deux ans plus tard, un autre album sera enregistré, produit par Delfayo. Doucement le jazz moderne trouvait sa place à New Orleans. Progressivement, les élèves d'Ellis Marsalis volent de leurs propres ailes. Victor Goines, Terrence Blanchard et, plus connu, Harry Connick, Jr. ont tous suivi les cours d'Ellis Marsalis.

A partir des années 80, la saga Marsalis va prendre des proportions internationales. Wynton, le surdoué de la trompette, va conquérir le monde entier en obtenant des récompenses aussi bien avec des albums de musique classique qu'avec des albums de jazz. Un jour, à Chicago, quelqu'un ira jusqu'à dire que "Wynton Marsalis est au jazz ce que Michael Jordan est au basket-ball". Ses prestations, en quarter, septet ou big band, de jazz moderne ou traditionnel, sont toujours d'une qualité exceptionnelle.

Son frère Branford, saxophoniste éclectique, n'a pas grand chose à lui envier : il a fait de remarquables albums de jazz, a joué avec des stars de rock comme Sting, et a écrit des musiques de film pour le cinéma et la télévision.

Alors que Delfayo dispense ses talents comme producteur, le quatrième frère, Jason, est en passe de devenir la cinquième star de la famille, à la batterie. Deux ans passés dans le groupe Los Hombres Calientes, avec Bill Summers et Irvin Mayfield, et un disque avec son père font de lui une des nouvelles vedettes du jazz de New Orleans.

 

Parmi les émules d'Ellis Marsalis, Harry Connick, Jr. est certainement celui qui a atteint le sommet le plus rapidement. Naviguant entre jazz et variété, il sera surnommé le "nouveau Sinatra". Avant l'adolescence, il fréquente les clubs de Bourbon Street et a James Booker comme professeur et mentor. Ellis Marsalis lui apporta les bases du jazz. Adolescent, il est déjà un pianiste reconnu et enregistre ses premiers disques au début des années 80. La consécration viendra avec la musique du film "When Harry Met Sally" de Rob Reiner qui se vendra à 200000 exemplaires en un mois. Depuis, ce magnifique pianiste vend des millions d'albums, surtout grâce à sa voix qui a fait de lui le crooner moderne.

New Orleans peut maintenant s'enorgueillir de posséder de talentueux jazzmen, comme les jeunes trompettistes Terrence Blanchard et Nicholas Payton, ou les musiciens d'Astral Project. Ce groupe, constitué de James Singleton à la basse, Johnny Vidacovich à la batterie, Steve Masakowski à la guitare, David Torkanowsky au piano et Tony Dagradi au saxophone est assurément ce qui se fait de mieux actuellement en matière de jazz moderne à New Orleans.

Terrence Blanchard

Nicholas Payton

Astral Project