Ernie K-DOE (1936 - 2001) |
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Chanteur |
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Rhythm and Blues |
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22/02/1936 |
Naissance, au Charity Hospital de New Orleans, de Ernest Kador, Jr., neuvième enfant du prêcheur baptiste Ernest Kador, Sr. Il est élevé par une de ses tantes et a pour amis de futurs chanteurs comme Danny White, Izacoo Gordon et les frères Neville, Art et Aaron. Comme beaucoup de jeunes noirs, il chante du gospel, notamment avec les Chain Jubilee Singers et les Zion Travelers. A 15 ans, il remporte son premier concours de chant, organisé par la station de radioWMRY. |
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1953 |
A 17 ans, il rejoint sa mère à Chicago où elle était partie pour trouver du travail. Là il continue à gagner des concours de chant et commence à chanter avec divers groupes comme The Four Blazers, The Moonglows et The Flamingos. Vu son jeune âge, sa mère doit lui signer des autorisations afin qu’il puisse chanter dans les clubs tels que The Crown Propeller ou le Club Bagdad. Il y attend tranquillement, en buvant des sodas, qu’on l’appelle pour monter sur scène. Par l’intermédiaire des Four Blazers, il est présenté à Dave Clark qui supervisera une session d’enregistrement pour United Artists en novembre 1953. Mais les quatre titres issus de cette session ne seront pas publiés (ils ne le seront qu’en 2000 - 47 ans plus tard - sur la compilation Jump’n’Shout). |
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1954 |
De retour à New Orleans, Ernie Kador forme les Blue Diamonds et se produit régulièrement au fameux club Tijuana sur Saratoga Street. En juin 1954, un contrat avec Savoy abouti à un premier disque enregistré au studio J&M, comprenant Honey Baby et No Money. Mais ce fut un échec, Savoy n’ayant fait aucune promotion. Cela n’empêche pas les Blue Diamonds de devenir très populaires et de jouer dans les clubs les plus importants de la ville comme le Dew Drop Inn et le Sho-Bar. |
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1955 - 1958 |
Désirant poursuivre une carrière colo, Ernie Kador dissout son groupe et, en 1955, signe chez Specialty. Une première session est organisée au studio J&M, le même jour historique où Little Richard enregistre Tutti Frutti ! Le single qui en résulte (Do Baby Do / Eternity) n’aura pas le même retentissement. Malgré ce nouvel échec, il continue de se produire et se bâtit ainsi une réputation d’homme des cène sauvage et original. En 1958, un nouveau contrat avec Ember donne Tuff Enough, enregistré avec l’orchestre de Robert Parker. Bien que ce soit un petit succès régional, il n’y aura pas de suite avec Ember. |
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1959 - 1963 |
En 1959, il est certainement l’artiste le plus en vue de New Orleans. In ne lui manque plus qu’un tube national ! C’est alors que son manager, Larry McKinley, et Joe Banashak le signent sur leur nouveau label, Minit. Avec Allen Toussaint comme producteur il enregistre tout d’abord Make Me Love You et Where There’s A Will There’s A Way qui sortent sous le nom d’Ernie K-Doe, une idée de Joe Banashak qui trouvait son nom difficile à prononcer. Le single suivant (Hello My Lover / Taint It The Truth) se vent à 80000 exemplaires et rate de peu le hit-parade national. Le troisième disque, une chanson d’Allen Toussaint, est enregistré en 1960 ; mais Minit ne le sortira qu’en mars 1961. Un mois après, Mother-In-Law est N° 1 ! Le titre fut disque d’or et Ernie K-Doe devint l’un des artistes les plus demandés des Etas-Unis. C’est en cadillac qu’il parcourt le pays et se produit dans les plus prestigieuses salles américaines, avec toutes les grandes vedettes de l’époque. Le titre suivant, Te-Ta Te-Ta-Ta, écrit par K-Doe, atteint la 53ème place. D’autres titres furent enregistrés pour Minit, certains dont il était l’auteur, d’autres écrits par Toussaint, comme le superbe A Certain Girl (N° 71 en novembre 1961 sorti avec I Cried My Last Tear (N° 69 le même mois). En 1962, il cède à la mode ‘Popeye’ en publiant Popeye Joe (N° 99 en février 1962), son dernier disque Minit à entrer dans les Charts ! En 1963, après quelques autres petits succès locaux, Ernie K-Doe se retrouve sans contrat, après la vente d’Imperial, le distributeur de Minit, à Liberty. Joe Banashak publia encore quatre faces, précédemment produites par Allen Toussaint, sur son nouveau label Instant. Mais, sans distribution nationale, Sufferin’ So et Talkin’ Out Of My Head ne purent devenir des tubes. |
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1966 - 1968 |
Son manager Larry McKinley lui fait ensuite signer un contrat avec Duke Records de Don Robey. Il y restera trois ans pendant lesquels il retrouve le hit-parade R’n’B. En avril 1967, Later For Tomorrow grimpa à la 37ème place et , en novembre de la même année, c’est autour de Until The Real Thing Comes Along d’atteindre la 48ème place. Ses titres Duke, bien que produits par Don Robey et arrangés par Willie Mitchell ne purent retrouver la magie des titres Minit. |
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Années 1970 |
En 1970, Ernie K-Doe retrouve Toussaint pour un nouvel album sur Janus ; mais, là aussi, l’alchimie ne fonctionne pas ! Bien entendu, avec des ventes de disques en chute libre, la demande pour des concerts diminue également. Il ne se produit plus qu’à New Orleans et ses environs, dans des clubs de plus en plus petits pour des cachets de moins en moins gros. Malgré un contrat signé avec Allen Toussaint et Marshall Sehorn pour leur label Sansu, les sessions d’enregistrement sont rares et de piètre qualité, Ernie K-Doe se consolant souvent dans l’alcool ! |
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Années 1980 |
En 1982, Ernie commenceà animer une émission de radio sur WWOZ qui, grâce à son charisme et sa vitalité, obtient un joli succès, mais sans pour cela relancer sa carrière. Son alcoolisme et ses sautes d’humeur découragent aussi bien les maisons de disques que les propriétaires de clubs ! |
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Années 1990 |
Ernie fait la connaissance de
d’Antoinette Fox, la patronne d’un bar qu’il fréquente. Ancienne fan du Ernie
K-Doe des années 60, elle devient son amie et sa confidente. Elle commence à
s’occuper de lui puis à lui trouver des engagements. Elle réussi à le
persuader de s’éloigner de l’alcool afin de pouvoir redémarrer sa carrière.
En 995, ils ouvrent un club sur North Clairbone Avenue qu’ils appellent The
Ernie K-Doe Mother-In-Law Lounge. Ernie et Antoinette s’y marient en
1996 ! Bien sûr, il s’y produit régulièrement, mais il a toujours
beaucoup de mal avec l’alcool, jusqu’au jour où les docteurs diagnostiquent
les premiers effets d’un cirrhose du foie. A partir de ce jour,ilne touchera
plus une goutte d’alcool, ce qui sauvera certainement son mariage, sa
carrière et surtout sa vie ! Effectivement, avec sa santé restaurée,
Ernie K-Doe retrouve le devant de la scène. IL participe à de multiples
manifestations et, en 1998, la Rhythm And Blues Foundation lui décerne le
Pioneer Award lors d’une cérémonie à New York, où il côtoie des artistes
comme Gene Chandler, Jerry Butler et Smokey Robinson. Lors de sa prestation,
il est accompagné par l’orchestre de James Brown et fait un malheur !
C’est là que, pour la première fois, il est appelé « Empereur du
Monde ». Le 4 juillet 1999, le jour de la fête nationale, il est à
Washington pour un concert radiodiffusé, avec plusieurs autres artistes,
devant un public de 60000 personnes. Habillé en Oncle Sam, il est la
véritable attraction de la soirée. En 2000, il retrouve le Jazz Fest et son
club marche de mieux en mieux, attirant de plus en plus de jeunes. Antoinette
en profite pour vendre divers articles au nom d’Ernie K-Doe, Empereur de
l’Univers, aussi bien au club que sur leur site web. Début 2001, il crée sa
propre maison de disques, Big K, et enregistre White Boy, Black Boy et
Children Of The World. |
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05/07/2001 |
Malheureusement, Ernie K-Doe ne pourra
pas profiter longtemps de sa nouvelle notoriété. Il décède suite à de défaillances
des reins et du foie ; il avait 65 ans. |
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Auto proclamé « Empereur de l’Univers », Ernie K-Doe restera malgré tout une des figures culte du Rhythm and Blues de New Orleans. Il fut un remarquable showman et son titre de gloire est, bien entendu, d’avoir été N° 1 en 1961 avec le mémorable Mother-In-Law. Il fut intronisé au Louisiana Music Hall of Fame en 2009. |
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Discographie |
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Mother-In-Law |
Minit |
1961 |
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Ernie K-Doe |
Janus |
1972 |
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The New
Orleans Series, Ernie K-Doe Vol. 1 |
Bandy |
198? |
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The
New Orleans Series, Ernie K-Doe Vol. 2 |
Bandy |
198? |
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Mother-In-Law |
Stateside |
1986 |
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Burn !
K-Doe, Burn ! |
Charly |
1989 |
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I’m
Cocky But I’m Good |
Dubat |
1996 |
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Fever |
Dejean |
1996 |
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Building
Is Shakin’ & The Walls Are Tremblin’ |
Aim |
1999 |
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The
Best Of Ernie K-Doe |
Mardi
Gras |
1999 |
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Absolutely
The Best |
Varese
/ Fuel 2000 |
2001 |
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White
Boy, Black Boy / Children Of The World (CD Single) |
Big K |
2001 |
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Best
Of |
The
Great American Music Co. |
2009 |
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Mon
choix : The Best Of
Ernie K-Doe (Mother In Law / Hello My Lover / Taint It The
Truth / Teta Te Ta Ta / You Did It Baby / Do You Want Some / Jump Into Your Love
/ Georgia On My Mind / Shake, Rattle & Roll / Surely / I Got A Woman /
Don't Let Me Down) Il s’agit en fait d’un faux ‘best of’ puisque ce CD contient des titres enregistrés en 1993 et produits par Milton Batiste. Ce disque, contenant certains de ses anciens tubes et diverses reprises, avait initialement été publié sous le titre I’m Cocky, But I’m Good chez Dubat. Bien que l’on soit loin de la qualité de ses titres Minit, ça faisaitt tout de même plaisir de savoir Ernie K-Doe capable de chanter ainsi à l’approche de la soixantaine ! |
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Pour en savoir plus : Le livre I Hear You Knockin' dans lequel Jeff Hannusch lui consacre un chapitre. |
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Internet : www.k-doe.com |
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