KING
KARL (1931 - 2005) |
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Chanteur – Auteur/compositeur |
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Swamp Pop |
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22/12/1931 |
Naissance de Bernard Jolivette, à Grand Coteau, en Louisiane. |
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1931 – 1949 |
Le
jeune Bernard passe son enfance à Sunset, près d’Opelousas. Il dira plus tars
que sa principale influence musicale fut son oncle, John Abes, qui jouait du
piano et de l’accordéon dans le vieux style français (french style), dénommé
aussi ‘La la style’. Dès le collège, alors qu’il n’a que 13 ans, Bernard Jolivette démontre de belles aptitudes musicales. Il se met au saxophone et forme son premier groupe avec des copains d’école. Quelques années plus tard, il est recruté par Howard Broussard, un accordéoniste local, pour jouer de la guitare et chanter quelques chansons. |
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1949 – 1952 |
En 1949, Bernard Jolivette part s’installer à Beaumont, au Texas, pour rechercher un emploi. Il travaille notamment dans un hôpital vétérinaire, puis dans les chemins de fer. Le fait le plus marquant de cette période fut un court passage au sein de l’orchestre de Lloyd Price, comme chanteur, au fameux Raven Club. Malheureusement, le décès de son père l’oblige à rentrer à Opelousas… et à accepter un travail dans le bâtiment. |
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1953 – 1955 |
Peu de temps après, il est appelé par l’armée. Il se retrouve en garnison à Fort Hood, au Texas, avant d’être envoyé en Corée. Libéré en mai 1955, il revient à Grand Coteau… pour travailler dur dans un four à patates douces ! |
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1955 – 1962 |
C’est
un prêtre de la paroisse locale, le Père Millet, également professeur
d’anglais, qui lui propose de se joindre à un autre jeune musicien, Guitar
Gable (Perrodin) et son orchestre, The Swingmasters. Avec l’arrivée de
Bernard Jolivette, le groupe devient Guitar Gable & The Musical Kings
featuring King Karl ; ce surnom lui ayant été inspiré par un DJ de
Eunice qui s’appelait Carl King ! Le
22 février 1957, le groupe enregistre une composition de King Karl, This
Should Go On Forever. Malgré l’enthousiasme de King Karl, J.D. Miller, ne
croyant au potentiel de la chanson, ne la publiera que deux ans plus tard…
après la version de Rod Bernard qui atteindra la 20ème place du
hit-parade national en mars 1959 ! En 1960, ce fut au tour de Guitar Gable de partir à l’armée. Pendant les deux années de service, c’est King Karl qui reprit les rennes du groupe. En 1962, il proposa une démo à Ernie Young, le patron d’Excello Records à Nashville. Intéressé ce dernier enregistra le chanteur à Nashville sous le pseudonyme de Chuck Brown, pour éviter les éventuels problèmes avec J.D. miller qui avait signé le groupe. Excello publia deux singles, dont Hard Times At My Door, en 1962. Bien que King Karl ne soit pas lié contractuellement avec lui, J.D. Miller, lorsqu’il eut vent de la supercherie, intervint pour empêcher la diffusion des singles en Louisiane. |
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1962 – 1966 |
Malgré le retour de l’armée de Guitar Gable, le départ de certains musiciens et l’invasion britannique de 1964 signèrent la fin des Musical Kings. King Karl , de son côté, signa avec Carol Rachou et son label Tamm, une sous-marque du label La Louisianne, sous le nom de King Carl ! Deux singles furent publiés – Just Because, un hommage à son premier mentor, Lloyd Price, puis I’ve Never Been So Wrong – sans pour autant rencontrer le succès hors des juke-box de Lafayette. En 1964, c’est sur La Louisianne Records que sort I’m Just A Lonely Man, ainsi que Blues For Men et Everybody’s Feeling Good, en 1966. |
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1966 – 1992 |
En
plus du changement des goûts du public, King Karl dû faire face à divers
problèmes de santé, notamment l’asthme. En conséquence, bien que sa passion
pour l’écriture de chanson soit intacte, King Karl se retira du milieu de la
musique. En 1974, après un mariage avec Georgette Taylor, la sœur de l’accordéoniste zydeco de Grand Coteau, Jude Taylor, Bernard Jolivette trouva un travail comme gardien à l’hôpital de Lafayette et comme veilleur de nuit à Evangeline Maid Bakery, une boulangerie de Lafayette. Le ouple déménagea ensuite à Scott, mais la dégradation de sa santé les contraint à émigrer dans une région au climat plus favorable. Et c’est à Mesa, en Arizona, que le couple s’établit finalement, en 1992. |
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1992 – 2005 |
King
Karl continuait à écrire des chansons, mais sans vraiment penser revenir à la
scène. C’est le hasard qui, vers le milieu de la décennie, va changer les
choses. Bob Corritore, harmoniciste, propriétaire de club et parfois
imprésario, animait une émission de radio « Those Lowdown Blues »
sur KJZZ près de Phoenix, le dimanche soir entre 18h et 23h. Un jour, son
invité, Lazy Lester, familier du studio de J.D. Miller, évoqua le passé et
notamment King Karl. Keith, le gendre de King Karl, qui écoutait l’émission,
appela la station et apprit à Bob Corritore que son beau-père habitait à
quelques kilomètres seulement de là. Dès lors, Bob devint un proche de la
famille, invita King Karl dans son émission et lui permit de se produire dans
son club, le Rhythm Room, à Phoenix. Deux titres furent enregistrés au
Tempest Recorders Studio de Tempe : Cool Calm Collected, qui sera
publié dans une compilation Hightone en 1998, et Mathilda, qui
apparaîtra dans le CD Desert Blues, volume 1, de la Phoenix Blues
Society, en 1999. En
2000, Bob Corritore organisa un festival à Phoenix, le Blues Blast, avec King
Karl en vedette parmi d’autres artistes comme Henry Gray, Kid Ramos, Eddie
Shaw et Lil’ Ed & The Imperials. Une
autre personne sera décisive dans le retour de King Karl. Il s’agit de C.C. Adcock.
Dans l’orchestre qu’il avait formé avec Paul ‘Lil’ Buck’ Sinegal, Cowboy Stew
Blues Revue, le bassiste Larry Jolivette et le batteur Nate Jolivette étaient
respectivement son fils et son cousin. C.C. Adcock incita donc Guitar Gable
et King Karl à participer à des jam sessions avec son groupe. L’aboutissement
fut un concert au prestigieux Festival International de Louisiane de
Lafayette, en 1995. L’accueil fantastique qu’ils reçurent les amenèrent en
tournée à travers le sud de la Louisiane et au Texas, avec des étapes
mémorables comme le House of Blues de New Orleans ou Antone’s à Austin, ainsi
qu’au Baton Rouge Blues Festival. En
novembre 1998, il part en Europe participer au Blues Estafette d’Utrecht,
avec C.C. Adcock et Guitar Gable & The Musical Kings (Fats Perrodin,
Jockey Etienne & Hohn Hart). Toujours grace à C.C. Adcock, il obtint un engagement pour le maintenant célèbre Ponderosa Stomp de 2002, 2003 et 2004, à New Orleans. En 2005, il faisait partie du Swamp Pop Summit organisé lors du New Orleans Jazz & Heritage Festival avec notamment Warren Storm, Tommy McLain et Phil Phillips. |
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07/12/2005 |
Malheureusement, sa seconde carrière sera de courte durée. En effet, une affection pulmonaire emportera l’auteur de This Should Go On Forever le vendredi 7 décembre 2005, chez lui, à Mesa, en Arizona ; il allait avoir 74 ans. |
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King Karl fut un
auteur-compositeur de superbes mélodies, capable de traduire les émotions
aussi bien à travers les notes de musique qu’avec ses textes. Ses titres les
plus célèbres, Irene, Life Problem et This Should Go On
Forever ont fait l’objet de multiples reprises. Il restera un personnage
majeur de la musique de Louisiane. Bob Corritore disait : « En plus de ses talents de chanteur et d’auteur de chansons, il était assurément la personne la plus gentille et la plus aimable que vous auriez souhaité rencontrer ». |
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Discographie (Il s’agit de compilations - voir aussi Guitar Gable & The Musical Kings) |
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Cool,
Calm, Collected (Guitar Gable with King Karl) |
Flyright 599 |
1984 |
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Louisiana Swamp Pop (Irene / This Should Go On Forever) |
Flyright 21 |
1990 |
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Louisiana R’n’B (Walkin’ In The Park) |
Flyright 42 |
? |
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Lafayette Saturday Night (Just Because / Everybody’s Feeling Good) |
Ace |
1992 |
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Lafayette Soul Show (Everybody’s Feeling Good / Blues For Men /
Got The Fever Child / Do You Like To See Me Cry) |
Kent |
1996 |
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All-Star Blues Sessions –
with Bob Corritone (Cool Calm Collected) |
Hightone |
1998 |
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The (Mathilda) |
Phoenix Blues Society |
1999 |
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The Swamp Pop Summit (3
titres : Irene, Life Problem, This Should Go On Forever, + 1 titre en
collaboration : Mathilda) |
Munckmusic.com (CD-R) |
2005 |
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Mon
choix : Cool Calm Collected (Cool Calm
Collected / This Should Go On Forever / Goodbye Baby / Life Problem / Congo
Mombo / Have Mercy On Me / String Bean / Walking In The Park / Please
Operator / Mary Lou / No Matter Who / Walkin With The Kings / Irene / Long
Way From Home) La plupart de ses singles Excello enregistrés chez Jay D. Miller sont là, augmenté de six inédits de qualité. Bien entendu, on y trouve Irene, Life Problem et This Should Go On Forever, ses trois principaux titres de gloire ! Pas besoin de dire qu’il s’agit d’un superbe swamp pop qui influencera énormément tous les artistes de ce style. |
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Pour
en savoir plus : Swamp Pop – Cajun and Creole Rhythm and Blues, par Shane K.
Bernard (University Pres of Mississippi, 1996) |
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