Wardell
QUEZERGUE (1930 - 2011) |
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Pianiste / Chef d'orchestre / Arrangeur |
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R'n'B / Jazz |
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1930 |
Naissance, à New Orleans. Le jeune Wardell est doué pour la musique : alors qu'il est encore au lycée, il commence à faire des arrangements pour l'orchestre de son école. Bien qu'il n'ait jamais appris, il comprend que c'est ce qu'il veut faire. Il travaille alors seul, en écoutant des disques et en reproduisant les arrangements qu'il entendait. |
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Fin des années 1940 |
A l'armée, il se retrouve, bien entendu, dans l'orchestre, à faire les arrangements. C'est toujours à partir de disques qu'il reproduit les arrangements de l'orchestre de Dizzy Gilespie, pour… l'orchestre de l'armée. |
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Années 1950 |
De retour à New Orleans, après l'armée, il forme The Dukes Of Rhythm. Cet orchestre lui permet de faire ce qu'il veut, du big band au R'n'B, en passant par toute la musique de danse et tous les tubes de l'époque. Son orchestre, dont fait partie un temps Mac Rebennack, est déjà souvent sollicité pour accompagner des artistes de passage à New Orleans. Il joue également avec l'orchestre de Dave Bartholomew, dont il est l'un des trompettiste et l'arrangeur principal. |
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1959 - 1962 |
Joe Ruffino
crée Ric & Ron Records, en 1959, et emploie Wardell Quezergue à la
production. En fait, il fait ses premiers disques pour Frisco Records (une
marque appartenant au D.J. Hal Atkins en association avec Connie LaRocca) : Stubborn
Old Me pour Al Adams (en fait, un pseudonyme de Hal Atkins) tout d'abord,
puis Kiss Tomorrow Goodbye pour Danny White, et plus tard, les Rouzan
Sisters. Il poursuit également sa collaboration avec Dave Bartholomew, mais
maintenant à la production de disques pour Imperial, tout en dirigeant son propre
orchestre Wardell & The Sultans. Le premier enregistrement qu'il
fait est le fameux Trick Bag d'Earl King. Il est suivi de He's Mine
de Bernardine Washington. D'autres titres
d'Earl King vont suivre dont Mama And Papa, You Better Know, You
Are Just Friends, et You're More To Me Than Gold. Wardell Quezergue
travaille aussi pour Rip Records, pour qui il va enregistrer Professor
Longhair; il commence, en 1962, par Whole Lot Of Twistin'. La même
année, il produit Life Problem par Elton Anderson, pour la marque
Lanor Records, dans lequel Mac Rebennack joue du piano. Il fera également un
instrumental Coffee Pot : Part 1, par Bo Jr. (en fait, Sammy
Berfect) pour la marque Trail Gate de Theus Bradden. Tout cela ne l’empêche
pas de publier deux singles sur Imperial en 1962 sous le nom de Wardell and
The Sultans : The Original Popeye / Dance Time (Imperial
5812), puis I Need Your Love / I’m Broke (Imperial 5886). |
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1963 |
Lew Chudd, le propriétaire d'Imperial, vend son entreprise à Liberty, et du coup oblige Wardell Quezergue et les autres à se tourner vers les petites compagnies pour continuer à produire des disques. C'est ainsi que Joe Assunto crée la marque Watch où Wardell Quezergue va travailler, notamment avec Earl King. C'est sur Watch que seront édités Baldhead, There Is Something On Your Mind, et surtout le célèbre Big Chief, par Professor Longhair, mais aussi Slow Down de Benny Spellman et Part Of Me de Johnny Adams. |
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1964 - 1970 |
Wardell quezergue (avec Eulas Gaines et Clinton Scott) crée sa maison de disques, NOLA (pour New Orleans, LouisianA), en 1964. Parallèlement à ses activités de studio, il dirige toujours son orchestre The Sultans, et accompagne les artistes de passage à New Orleans, comme Stevie Wonder, Martha & The Vandellas ou The O'Jays. C'est à cette époque qu'il est appelé à New York pour travailler, avec Lieber & Stoller, à un album entier des Dixie Cups. Ces séances donneront, entre autre, les fameux Chapel Of Love et Iko Iko. Pour NOLA, il enregistre le batteur Joe Smokey Johnson (It Ain't My Fault), Warren Le Taylor (Every How, Every Day, Key To Your Door), Willie Tee (le superbe Teasin' You, suivi de Thank You John et Walkin' Up A One Way Street), Robert Parker (le tube Barefootin'). Il continue son travail pour Watch avec Johnny Adams (l'immortel Release Me en 1968). Malgré un certain succès NOLA ne put durer. A la fin de NOLA, la compagnie devait plus de 70 000 dollars à Cosimo Matassa pour du temps de studio impayé. En 1966, il produit Teenage Prayer de Timothea pour Virgel Records, avec Dr. John au piano. |
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1970 - 1977 |
Les problèmes financiers furent parmi les raisons qui amenèrent Wardell Quezergue à fuir New Orleans. C'est alors qu'il rejoignit l'équipe Malaco de Jackson , Mississippi, avec laquelle il conclut un contrat comme quoi il amenait les chansons et les artistes et Malaco le studio et les musiciens. Il enregistra tout d'abord le groupe de son fils George, The Unemployed, qui sortirent Funky Thing (racheté par Jerry Wexler pour Cotillion, la sous-marque d'Atlantic au printemps 1970, et qui sera suivi de Funky Rooster en mars 1971). Wardell Quezergue avait également passé un accord avec Elijah Walker, un manager de New Orleans, pour qu'il produise certains de ses artistes. C'est ainsi que du 04 au 08 mai 1970, il enregistre la base rythmique des futures disques de King Floyd, Jean Knight, Joe Wilson, Bonnie & Sheila et The Barons Ltd. Les bandes, envoyées à New Orleans, servent aux artistes pour répéter avant de se rendre à Jackson, le 17 mai, pour enregistrer les voix. Dans le lot, deux titres vont devenir parmi les plus gros succès de 1970 et 1971 : Groove Me de King Floyd sera N° 1 R'n'B et N° 6 Pop en octobre 1970, et Mr. Big Stuff de Jean Knight N° 1 R'n'B et N° 2 Pop en novembre 1971.Alors que Groove Me avait finalement été acheté par Atlantic et faisait un carton, Mr. Big Stuff semblait y rester… dans les cartons ! Il ne fut édité, par Stax, qu'en mai 1971 ! L'année 1972 fut moins productive; seul King Floyd eut un petit succès avec Woan Don't Go Astray (N° 53 Pop). Quezergue avait alors une société de production 'Big Q Production' sur Louisiana Avenue à New Orleans, et créa, en partenariat avec Elijah Walker, une nouvelle compagnie, Pelican, avec laquelle il publia Got To Find Someone de C.L. Blast. Mais avec Malaco, le succès semblait l'avoir abandonné; le travail avec King Floyd devenait de plus en plus difficile. En 1973 et 1974, Atlantic et Stax, espérant retrouver un succès similaire à Groove Me et Mr. Big Stuff, envoyèrent divers artistes dans les studios de Malaco. C'est ainsi qu'il pu travailler avec Les Pointer Sisters, Peggy Scott, Jo Jo Benson, James Carr, Jackie Moore, Rufus Thomas et Annette May Thomas. En janvier 1973, c'est Paul Simon qui s'y rendit pour enregistrer l'Olympia Brass Band pour le titre Take To The Mardi Gras de son album There Goes Rhythmin' Simon. Il y fera également Learn How To Fall. Mais, à part ces activités, le succès ne venait toujours pas, et dès 1974, Wardell Quezergue semblait avoir perdu sa touche magique. Il travaillera encore avec Dorothy Moore (Misty Blue paru en 1976), et King Floyd (Body English paru en 1977). |
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Fin des années 1970 |
De retour à New Orleans, il s'associe à divers projets et travaille notamment avec Allen Toussaint au studio Sea-Saint (voir l'album Ice On Fire des Mighty Diamonds, en 1977, sur lequel il joue du piano, et l'album New Orleans Heat de Albert King, en 1878, sur lequel il joue du piano électrique) et Senator Jones et sa compagnie Hep' Me, pour laquelle il produit After All The Good Is Gone de Johnny Adams, en 1978. Il Joue également avec James Rivers. |
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Années 1980 |
Wardell Quezergue travaille beaucoup avec les Nevilles Brothers, sur disque, mais aussi pour les tournées; il dirige en effet le l'orchestre de scène du groupe. En 1981, il participe à l'enregistrement de Fiyo On The Bayou et fera l'album Orchid InThe Storm de Aaron Neville, en 1986. Il s'occupe également de l'orchestre de Dave Bartholomew. En 1987, il travaille avec le Dirty Dozen Brass Band. Bien entendu, il dirige toujours son propre orchestre. |
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Années 1990 |
Pendant ces années, Wardell Quezergue est très actif en studio. Il participe à quantité de projets discographiques : Robbie Robertson (le magnifique Storyville, 1991), Dirty Dozen Brass Band Jelly, 1992), Dr. John (Goin' Back To New Orleans, 1992, récompensé par un Grammy Award), Johnny Adams (Good Morning Heartache, 1993), Charles Brown (Just A Lucky So And So, 1994), Davell Crawford (Let Them Talk, 1995), The Neville Brothers (Mitakuye Oyasin Oyasin, 1996), Clarence Gatemouth Brown (Gate Swings, 1997 et American Music Texas Style, 1999), Ruth Brown (R+B=Ruth Brown, 1997 et A Good Day For The Blues, 1999), B.B. King (Deuces Wild, 1997), Bobby Charles (Secret Of The Heart, 1998), Jon Cleary (Moonburn, 1999), et l'album Sting It ! avec Irma Thomas, Marcia Ball & Tracy Nelson, en 1998 pour ne citer que ceux-là. Son orchestre est toujours très actif en cette fin de siècle. En 1998-99, son Hot Cayenne Pepper Band accompagne les Dixie Cups, les Coasters et les Drifters ! A la même époque, c'est lui qui fait les arrangement du Dave Bartholomew Band qui se produit au Jazz Fest. A l'été 1999, il était en tournée avec Clarence Gatemouth Brown. Enfin, et pour la première fois, il enregistre un disque entier sous son nom avec son big band. Tous les morceaux ayant été longtemps joués en public avant, l'enregistrement est très spontané et la musique, qu'il dénomme lui-même gumbo, très vivante. |
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Années
2000 |
Wardell
Quezergue poursuit son aventure musicale, aussi bien en studio (on le
retrouve sur le Missing You de John Ellison) que sur scène : tous les
ans il anime le Dew Drop Inn Revisited; il fait divers spectacles à New
Orleans, comme cette année 2000, le mariage du maire de la ville, une soirée
à l'hôpital des enfants, le Jazz Fest, et la soirée annuelle du magazine
OffBeat. Une œuvre magistrale est réalisée avec A Creole Mass,
composition ambitieuse jouée notamment lors un spectacle au bénéfice de la
Cathédrale St. Louis, en août 2001, faisant intervenir environ 200 musiciens
et chanteurs. Depuis, l’homme est devenu pratiquement aveugle,
mais ne se considère toujours pas fini ! En 2009, il est fait membre honoraire du
Thelonious Monk Institute Of Jazz de l’Université Loyola ainsi qu’au Lincoln
Center de New York, en juillet. La même année, il produit un disque de « musique pour enfants » et
continue à se battre pour tenter de récupérer les droits de certains titres
dont il a été dépossédés. L’année suivante, toujours sous l’égide de la ‘Jazz
Foundation of America’ et d’Agnes Varis, il publie un nouveau CD, avec l’aide
précieuse de son fils Brian qui lui permet de palier sa cécité. Il continue
toujours de faire des arrangements, notamment pour Dr. John ! |
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06/09/2011 |
Wardell
Quezergue s’éteint suite à une insuffisance cardiaque. |
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Le Beethoven Créole, comme il est parfois appelé à New Orleans, est un arrangeur de génie et un chef d'orchestre respecté de tous les musiciens néo-orléanais. Ses productions ont atteint les sommets, et chacune de ses interventions discographiques est un régal. |
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Discographie |
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Sneak Peek (CD 4 titres; tous présents dans Maestropiece) |
N'Orleans
Music |
1998 |
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Maestropiece |
Louisiana
Red Hot |
1999 |
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A
Creole Mass |
Creole |
2000 |
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Wardell
Quezergue’s Funky Funky New Orleans |
Night
Train |
2001 |
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Music
For Children – Ages 3 to 103 – The Saint Agnes Sessions |
Jazz
Foundation Of America |
2009 |
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After
The Math – The St. Agnes Sessions |
Jazz
Foundation Of America |
2010 |
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Mon
choix : Maestropiece (El Pavo / Crazy Mary / Hail King Zulu / 3 Tenors For Moose / Chip /
Pass It On / Frankly Speaking / Tippy / Slamin / Crazy Mary) Magnifique ! Ni jazz, ni R'n'B, ni funk, cette musique est pourtant tout cela à la fois. Ce gumbo, comme il le dit lui-même, est donc un mélange de différentes musiques, mais reste indubitablement de la musique de New Orleans. Le second line et le mardi gras sont, bien entendu, très présents dans ce qui est certainement un des meilleurs disques de 1999… A écouter sans modération ! |
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